Le château de Lanniron est visible depuis le chemin du Halage.Photo: Marc Delalleau
Sur la rive gauche de l’Odet, à 2,5 km en aval du vieux Quimper, se dresse le château de Lanniron, au cœur d’un domaine de 38 hectares.
Le château
Cette ancienne villégiature des évêques de Corouaille n’était encore, au XIIe siècle, qu’une simple maison de campagne. Avec le village alentour, l’ensemble formait l’une des sept paroisses de Quimper, celle du Saint-Esprit.
La fondation du manoir, vers 1440, revient à Bertrand de Rosmadec, évêque bâtisseur déjà à l’origine de la réfection du palais épiscopal et de la construction de la façade de la cathédrale. C’est alors un édifice carré de style gothique, flanqué de quatre tourelles en encorbellement.
L’extension du domaine, marqué par la création vers 1680 d’un jardin à la française et au XVIIIe siècle par l’adjonction d’une aile occidentale au château, va peu à peu faire disparaître le village attenant. À la Révolution, le jardin est saccagé tandis que le manoir est vendu comme bien national.
Acquis en 1822 par Emmanuel Carrington, ce gentilhomme anglais entreprend de transformer le domaine en détruisant le manoir pour construire une demeure palladienne, comme en témoigne la façade sur jardin, à colonnes et fronton.
Il conserve toutefois l’orangerie (XVIIe siècle), vaste espace d’un seul niveau à la façade symétrique ornée d’un sobre fronton triangulaire.
Aujourd’hui, le domaine de Lanniron, propriété privée, accueille le public (restaurant, hébergement meublé, camping, locations de salles).
Le parc
Destiné à être transformé en parc à l’anglaise, le jardin du XVIIe siècle est finalement préservé avec l’achat du domaine en 1833 par Charles de Kerret, aïeul des actuels propriétaires. Après l’ouragan de 1987, ces derniers s’attèlent à la restauration du jardin, très endommagé et lui restitue son tracé originel, non seulement par des plantations de légumes, fleurs, arbres fruitiers variés, mais surtout par la réalisation de parterres géométriques disposés symétriquement de chaque côté d’une allée centrale. L’eau y est omniprésente, grâce au canal agrémenté par l'eau de pluie et à l'Odet qui approvisionne le bassin de Neptune. À l’une de ses extrémités, la terrasse du château offre un remarquable point de vue surélevé sur l’Odet.
Le parc a été aménagé en arboretum, avec des espèces végétales provenant du monde entier. Arbres et arbustes exotiques sont ici disséminés, et l’on peut admirer de superbes palmiers à chanvre, dont certains atteignent 10 mètres de hauteur, ainsi que de beaux Chamaerops humilis.
Selon la saison, les rhododendrons, camélias, magnolias, azalées et autres hortensias, bordent les allées. Le château et l’Orangerie ont été inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1986 ; le parc et jardin en 1992.