Face aux évènements de la Révolution française, les électeurs de Paris décident le 13 juillet 1789, la formation d'une milice bourgeoise composée de citoyens volontaires chargés de maintenir l'ordre face aux pillages qui désolent la Capitale.
Le 15 juillet, le marquis de La Fayette est élu à sa tête et y restera jusqu'en 1791.
La garde nationale à Quimper est constituée le 28 juillet 1789 pendant l'assemblée de la Communauté de ville sur une requête de messieurs les électeurs des députés aux Etats généraux, de la sénéchaussée et de plusieurs jeunes citoyens de Quimper.
Après le discours des électeurs et la présentation du tableau de formation de la milice nationale (garde nationale), une délibération est votée pour la constitution d'une garde divisée en six compagnies.
Dès le 9 août 1789, la garde nationale assiste à sa première fête solennelle. La municipalité, en habit de cérémonie, se transporte avec tous les membres de l'assemblée au Champ de Bataille pour participer à la prestation de serment public de fidélité au Roi et à la Nation, les corps militaires, la milice bourgeoise et les jeunes citoyens formant la garde nationale s'y trouvent déjà.
Le maire, au nom des habitants de la ville, renouvelle son serment de fidélité puis s'est au tour du comte de Toulongeau, colonel du régiment de Rouergue basé à Quimper, de Monsieur de Pompéry, lieutenant prévôt de la maréchaussée et de Monsieur Hérisson, chevalier de Saint-Louis.
La cérémonie se termine par un bûcher appelé feu d'Union.
La garde nationale a surtout pour vocation de maintenir l'ordre. Elle intervient notamment lorsque certains règlements ne sont pas respectés comme c'est le cas quand deux chasse-marées enfreignent l'interdiction de draguer l'Odet pour ramasser des huîtres. Les autorités dépêchent alors immédiatement deux grenadiers et six fusiliers sous le commandement du sieur Bérardier, major de la milice de Locmaria, pour faire cesser l'activité illicite.
La milice intervient également quand les droits de recouvrement du Roi (impositions auxquelles sont soumises certaines denrées) ne sont pas appliqués dans la ville en arrêtant les citoyens qui s'adonnent à des ventes frauduleuses sur des produits comme le tabac et les boissons.
Les gardes nationaux assurent aussi un service de garde dans la ville.
Différents postes sont ainsi dispersés à certains endroits stratégiques comme le dépôt des armes à l'hôtel de ville ou à la Poste.
Elle a également pour mission de renforcer les troupes militaires lors de troubles comme les émeutes qui ont éclaté dans les cantons de Lannion et Tréguier en octobre 1789. La Ville a alors dépêché 50 hommes de la milice nationale pour renforcer le détachement du régiment de Rouergue.
La garde nationale peut également être détachée pour réprimer une révolte. C'est qui est arrivé lors de la révolte de Fouesnant en juillet 1792 qui a conduit à l'arrestation du juge de paix Allain Nédélec. Un détachement de 150 hommes emmenés par Clément de La Hubaudière Révoltés de Fouesnant ramenés par la garde de Quimpers'est rendu sur place afin de rétablir le calme.
Lors de ces combats, le garde nationale Le Noach a perdu la vie et 4 gardes ont été blessés. Le célèbre tableau de Jules Girardet met en scène Allain Nédelec passant devant l'église de Locmaria escorté par la garde nationale de Quimper.
A cette époque, la garde nationale est solidement armée. Elle est pourvue de 300 fusils et de 1200 livres de poudre pour les citoyens formant les différents corps de la garde nationale.
Mais le besoin de légiférer sur le fonctionnement de la garde se fait vite sentir. Un décret du 18 juin 1790 supprime les autres milices et réserve le service de la garde aux citoyens actifs (citoyen électeur payant une contributions égale à trois jours de travail) âgés de plus de 18 ans. Un autre décret du 14 octobre 1791 rend obligatoire le service de la garde pour tous les citoyens actifs de 18 à 60 ans.
Leur rôle est le maintien de l'ordre public et accessoirement la défense du territoire. Les citoyens gardent arme et uniforme chez eux. Ils en ont la charge du bon entretien sur leurs propres deniers.
Suite à la Constitution Civile du Clergé de 1790, les assemblées administratives, de concert avec l'évêque diocésain, désignent les paroisses qu'il convient de resserrer ou d'étendre, d'établir ou de supprimer.
C'est par le décret du 9 avril 1791 qu'est décidé la réunion des huit paroisses de Quimper. De ce nouveau découpage administratif découlent de nombreux changements.
Ainsi, le 1er octobre 1791, on peut lire dans le registre du Directoire du département du Finistère que les corps des gardes nationaux de Locmaria et de Quimper doivent se réunir en un même corps, sous le même drapeau et sous l'autorité des mêmes chefs.
© Archives municipales de Quimper