Trente quatre années après la visite du président Faure (8 août 1896), Quimper reçoit enfin la visite du président de la République.
Gaston Doumergue effectuait une visite essentiellement brestoise, motivée par l'inauguration du pont de Plougastel et le lancement du croiseur Dupleix. Mais c'est par Quimper que débuta néanmoins son voyage. Le cortège présidentiel entrait dans Quimper le 10 octobre 1930 à 7h30 du matin. Gaston Doumergue et le maire Edouard Menez.
Une première réception à la préfecture était l'occasion de remettre aux maires de plusieurs communes des fonds destinés aux familles maritimes sinistrées par de violentes et récentes tempêtes. Puis, le cortège présidentiel prit rang sur le plateau de la Déesse où les enfants des écoles publiques offrirent un spectacle au président Doumergue.
Le maire de Quimper, Edouard Ménez reçu ensuite le président à l'hôtel de ville. De là, un train spécial mena le cortège présidentiel vers Brest. Sur son passage de nombreux Quimpérois lui témoignèrent leur enthousiasme. L'étape quimpéroise du président de la République n'avait pourtant duré que 2h30 !
C'est une ville libérée par la Résistance intérieure que visita le général de Gaulle le 22 juillet 1945. Dès le 21 mars, la mairie avait passé commande à un artiste peintre local du nom de Kervella, d'un portrait destiné à orner la salle de réception de la mairie. Visite du général de Gaulle en 1945.
Partout en Bretagne l'accueil réservé au chef du gouvernement provisoire de la République s'était révélé extraordinaire. Le Premier résistant de France arriva à Quimper vers 11h30 par la route de Douarnenez. Les Quimpérois avaient été invités à pavoiser et à décorer abondamment leur maison sur toute la longueur du parcours officiel, ils ne s'en privèrent pas.
Hervé Marchand, maire de la Libération reçut le Général sous le porche de l'hôtel de ville puis l'invita à signer le livre d'or de la ville ouvert à cette occasion.
Au grand balcon de la mairie, le Général prononce un discours patriotique.
« Je suis touché infiniment de l'accueil magnifique que Quimper fait à ma personne, au président du gouvernement provisoire de la République. J'en suis touché, d'autant plus que je sais quels sont les sentiments que Quimper, pendant les années terribles, n'a cessé de nourrir dans son cœur et qui étaient des sentiments de confiance entière dans les destinées du pays malgré les malheurs de la guerre, la certitude de la victoire. (...) Je remercie Quimper de n'avoir jamais désespéré de la patrie. »
Le général et la foule entonnèrent ensuite la Marseillaise. Puis, le cortège quittant l'hôtel de ville se rendit à pied jusqu'à la gare où une prochaine étape vers Lorient était programmée.
Dès 1949, le général de Gaulle réalisa une nouvelle visite à Quimper, cette fois en qualité de président fondateur du Rassemblement du Peuple Français R.P.F. Il était reçu à Quimper par le délégué départemental du Rassemblement, Joseph Halleguen, également maire de Quimper. Le 12 juin 1949, la place de la Résistance et les allées de Locmaria recevaient la foule des adhérents et sympathisants du parti gaulliste pour une réunion politique. Le discours prononcé par le général de gaulle et le maire de Quimper furent enregistrés par un Quimpérois, Jean Wolf.
En 1960, arrivé en Bretagne par avion à Brest-Guipavas, c'est cette fois en tant que président de la République que le Général de Gaulle réalise sa seconde visite officielle à Quimper, étape sur la route qui doit le mener à l'île de Sein pour l'inauguration du mémorial de la France Libre.
Le passage à Quimper du 7 septembre donna lieu à un rassemblement considérable de personnes venu écouter son discours sur la place de la Résistance. Lors de la réception à l'hôtel de ville la demoiselle d'honneur de la reine de Cornouaille remit au nom de la ville au chef de l'état une magnifique faïence de R. Micheau Vernez en guise de cadeau de bienvenue. Une réception des corps constitués, suivie d'un dîner à la préfecture, ponctua également cette visite.
Sa quatrième et dernière visite officielle eut lieu à Quimper les 1er et 2 février 1969. Cette visite plus que les précédentes revêt un caractère historique. Le général de Gaulle assista à la messe à la cathédrale le dimanche matin puis se rendit après la cérémonie à l'hôtel de ville entouré d'une foule enthousiaste pour y être reçu par M. Léon Goraguer, maire de Quimper.
Le ministre Edmond Michelet, futur député de Quimper l'accompagnait. Le général répondant au discours du maire déclara « ...Il n'y a pas de région en France, où il me semble que je suis plus près de vous qu'en Bretagne. Quimper est le cœur, l'esprit, l'âme de notre Bretagne ». Sur le livre d'or de la ville il inscrivit les mots suivants : Quimper 2 février 1969 « En plein essor breton et national, de Gaulle. Charles de Gaulle et le maire Léon Goraguer en 1969.
Dans son discours radio diffusé dans tout le pays et prononcé sur la place de la Résistance le général de Gaulle soulignant son attachement à la Bretagne prononça quelques mots désormais célèbres en langue bretonne extrait des poèmes écrit 105 ans auparavant par son grand oncle homonyme, le celtisant Charles de Gaulle.
« Va c'horf zo dalch'het, Med daved hoc'h nij va spered,Vel al labous, A denn askkel, Nij da gaout he vreudeur a bel»
« Mon corps est retenu mais mon esprit vole vers vous,comme l'oiseau à tire d'aile vole vers ses frères qui sont au loin »
Dans le cœur de son discours, il annonça en effet les raisons pour lesquelles il envisageait la création d'institutions régionales et la réforme du Sénat qui devait en découler. L'organisation d'un référendum sur une modification des institutions dans le cadre de la régionalisation devait permettre cette grande réforme.
Le référendum fut organisé le 28 avril suivant. Si le « non » l'emporta au plan national, le « oui » fut majoritaire en Bretagne. Dès le lendemain le général de Gaulle quittait le pouvoir. Son discours public du 2 février à Quimper est donc le dernier prononcé en tant que chef de l'état par le général de Gaulle.
Sur la place de la Résistance, une stèle inaugurée en 1983 par Jacques Chirac, alors maire de Paris, rappelle ce moment d'histoire.
Le président Auriol effectua une étape officielle à Quimper le 30 mai 1948. L'annonce de cette visite fut prétexte à un affrontement qui opposa les différents courants et partis siégeant au Conseil municipal. Le président se rendait en effet à Quimper en réponse à l'invitation initiale du président du Conseil général qui, maladroitement, n'y avait pas associé la mairie, première ville administrative du département.
Le 5 mai 1948, un débat houleux divisa le Conseil, fruit d'une concurrence politicienne entre le MRP et le RPF et le PCF d'autre part. Le maire Joseph Halléguen, refusant de recevoir le président aux portes de la ville, politesse obligatoire prévue par le protocole proposa le vote d'une motion allant dans ce sens qui mit le feu aux poudres et enflamma les débats du Conseil municipal et finalement aboutit au rejet de la motion du maire et à un vote de défiance contre le maire du Conseil envers son premier magistrat, fait rarissime, sinon unique, dans les annales municipales quimpéroises. Le président Vincent Auriol.
Par articles de presse interposés, le préfet et le maire se rejetaient la responsabilité de l'éviction de Quimper du programme du voyage présidentiel. Le 8 mai, la presse locale s'interrogeait encore, le président de la République viendrait t'il à Quimper ou la ville allait t'elle être privée de la visite du premier magistrat de la Nation ?
Le 12 mai, la raison l'ayant emporté, un télégramme du maire sollicitant la venue du président Auriol était adressé en bonne forme. La ville de Quimper était à nouveau incluse dans le parcours présidentiel dès le lendemain.
Le cortège présidentiel où figurait également René Coty était composé d'environ trente voitures. Il venait de quitter Brest où le président venait de remettre la croix de la Légion d'honneur à la ville dévastée. On avait donné congé aux enfants des écoles publiques.
Un arc de triomphe avait été dressé à l'entrée de la ville. 200 drapeaux et 115 oriflammes décoraient le parcours du cortège. Le maire de Quimper, Joseph Halleguen, accompagné de ses adjoints avait accueilli le président place de Locronan, à la limite de la commune. De là, le cortège s'était rendu au mémorial des Quimpérois morts pour la France pour le dépôt d'une gerbe présentée au président par des enfants en costumes traditionnels.
Quittant l'hôtel de ville, le maire monta dans la voiture présidentielle pour se rendre à la préfecture où avait lieu une présentation des corps constitués. Des cercles celtiques venus de toute la Cornouaille offrirent un spectacle en l'honneur du président Auriol.
Après une visite de la foire exposition, une rencontre avec l'assemblée départementale puis une étape à la Chambre de Commerce, le maire accompagna le président jusqu'au train présidentiel. Cette visite fut également l'occasion d'un important discours de politique intérieure dont la presse de l'époque se fit largement l'écho.
Vincent Auriol et le maire Joseph Halleguen en 1948. Le 31 mai 1948, Quimper adressait au président de la République le télégramme suivant :
« La population et la municipalité de Quimper très touchées des attentions et de la sympathie que leur a témoigné Monsieur le président de la République, lui expriment à nouveau la joie causée par sa visite, leur déférente reconnaissance et leurs plus vifs remerciements pour le don généreux fait à leur bureau de bienfaisance ».
Le 18 janvier 1957, le député-maire de Quimper, André Monteil avait été reçu au palais de l'Elysée pour un entretien avec le président de la République. René Coty avait alors donné son accord de principe tendant à réserver une visite officielle à la ville de Quimper lors de son déplacement à Brest prévu en 1958. Le train présidentiel rue de Brest.
La visite devait se dérouler des 12 au 14 juin 1958. Le président Coty arrivant par train à 21h30 devait passer la nuit à la préfecture. Il devait être reçu à l'hôtel de ville avant son départ vers Brest. L'état politique de la France et la situation insurrectionnelle en Algérie suivie de la proclamation de l'état d'urgence obligèrent à l'annulation de cette visite ce dont s'excusa malgré tout René Coty dans une lettre au maire de Quimper en date du 21 mai 1958.
La famille Mitterrand avait des attaches historiques à Quimper. Le père du président, Joseph Mitterrand, employé à la compagnie d'Orléans avait en effet occupé de 1911 à 1915 la fonction de sous-chef de gare à Quimper. La famille demeurait au 125, impasse de l'Odet. Il ne s'en est donc fallu que d'une année pour que François Mitterrand naquit quimpérois. François mitterand, à sa droite le maire Marc Bécam.
Elu en 1981 puis réélu en 1988, le président Mitterrand a réalisé deux visites officielles à Quimper. Une première fois le 8 octobre 1985, Marc Becam étant maire.
A l'occasion de sa seconde visite officielle le président de la République posa la première pierre de l'université de Créach Gwen, futur pôle universitaire Per Jakez Hélias. C'était le 19 octobre 1994, Bernard Poignant était alors premier magistrat de la ville.
Jacques Chirac visita Quimper à l'occasion de déplacements politiques à plusieurs reprises : en janvier 1978 puis le 5 novembre 1987 comme premier ministre et le 9 octobre 1983, cette fois en tant que maire de Paris, à l'occasion de l'inauguration de la stèle dédiée au général de Gaulle, place de la Résistance.
Elu président de la République en 1995, Jacques Chirac effectue une visite officielle à Quimper le 29 mai 1996. Il est reçu à l'hôtel de ville par Bernard Poignant, alors maire de la ville de Quimper.
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