L’Académie française fondée sous Louis XIII par décision du cardinal de Richelieu a traversé, malgré ses détracteurs et ses railleurs, les siècles et les révolutions. Si la Vieille Dame du quai Conti est sans doute la première institution démocratique de la monarchie et la dernière institution monarchique sous la République, Quimper et Plomelin peuvent ensemble s’enorgueillir d’avoir donné l’un de leurs fils à l’illustre compagnie.
Louis de Carné-Marcein est un enfant de la Cornouaille, issu d’une ancienne famille de Bretagne. Il naît à Quimper le 17 février 1804 et sera tour à tour diplomate, avocat, créateur de journaux, homme politique, historien, romancier et académicien.
Après des études de droit, il entame sous la Restauration une carrière diplomatique. Il est nommé en 1827 à Lisbonne comme secrétaire de la légation française. Rallié à la monarchie de Juillet en 1830, il va représenter pendant plus de quarante années le canton de Plogastel-Saint-Germain au conseil général du Finistère qu’il préside de 1871 à 1876. Il est par ailleurs élu le 2 mars 1839 député de la circonscription de Quimper, candidat d’ailleurs réélu en 1842 et 1847. Louis de Carné intervient généralement à la Chambre sur les questions liées aux Affaires étrangères. Il intervient aussi dans les débats concernant la question scolaire et apparaît comme l’un des principaux représentants du parti catholique conservateur. Après la Révolution de 1848, il cesse toute activité politique et se retire au château du Pérennou, propriété de son beau-père, pour se consacrer aux Belles Lettres.
Il devient, depuis sa retraite du château du Pérennou, véritable bijou néogothique, cachée par un écrin de hauts bois et de rhododendrons centenaires, un correspondant assidu de la Revue des Deux-Mondes. Egalement président de l’Association Bretonne (1858) puis de la Société Archéologique du Finistère (1875-1876), Louis de Carné signe de nombreux ouvrages littéraires et historiques (Histoire des états de Bretagne, Vues sur l’histoire contemporaine, La monarchie française au XVIIIème siècle, Souvenirs de ma jeunesse, Tableau de l’histoire générale de l’Europe de 1814 à 1830…).
Il est élu le 23 avril 1863 à l’Académie française contre la candidature d’Emile Littré, l’auteur du fameux Dictionnaire de la langue française, au fauteuil numéro XII. Ce fauteuil fut occupé par la suite par Charles Le Goffic, autre écrivain breton, puis par le dramaturge Jules Romains. L’écrivain Jean d’Ormesson siège au fauteuil de Louis de Carné depuis 1973.
Louis de Carné s’éteint au château du Pérennou en Plomelin le 12 février 1876.
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