Les archives conservent dans le fonds dédié à la commune de Penhars, une plaque de marbre de forme ovale sur laquelle on peut lire Morts pour la France, commune de Penhars en lettre d’or. Onze médaillons de soldats y sont fixés. Il s’agit de portraits de jeunes militaires de la commune posant soit en costume breton ou alors revêtus de l’habit du régiment auquel ils appartiennent. Les portraits émaillés de ces onze soldats ont été, pour la plupart, retouchés par le photographe. En effet, certains d’entres-eux arborent une croix de guerre et une médaille militaire dessinées pour l’occasion sur leurs poitrines.
plaques de marbre du premier monument aux morts de PenharsUne plaque de marbre comme témoignage émouvant de la Grande Guerre
Nous ne possédons pas dans nos archives de renseignement précis sur cette plaque de marbre. Elle fait probablement partie d’un monument plus important antérieur à celui du cimetière de Penhars. Ce premier monument devait sans doute se trouver dans l’ancienne mairie de Penhars et a vraisemblablement été démonté lorsque l’administration municipale a pris possession de la toute nouvelle mairie en 1920.
La même année, un autre monument aux morts est commandé sur catalogue à Jean Joncourt, entrepreneur. Il est surmonté d’une stèle où figure en relief un poilu. Au sommet de celle-ci domine une croix de guerre. Le monument est dédié Aux enfants de Penhars morts pour la France. Il est inauguré le 6 novembre 1921 au cimetière de Penhars par le maire Joseph Le Mell. Dans sa partie inférieure figurent les noms des soldats tués pendant la guerre 1914-1918 classés par année. Ainsi, on retrouve les noms des militaires figurant sur la plaque de marbre conservée aux archives à l’exemple de ceux de Joseph Glévard et de Claude Lety ainsi que leur lieu de résidence sur la commune.
Seule la plaque conservée dans nos fonds témoigne encore de l’existence d’un premier monument aux morts de la guerre 1914-1918 à Penhars. Cette plaque nous permet aujourd’hui de nous souvenir de ces soldats et grâce à elle, il nous est possible de mettre un visage sur quelques-uns de ceux qui se sont sacrifiés pour leur pays et qui sont décédés dans l’enfer des tranchées.
Onze visages, onze destins tragiques
CARIOU Jean-Maria(e), né le 31 mars 1885 à Plogonnec. Il est engagé sous le n° matricule 0780 comme sapeur-mineur au 6ème régiment. Il décède le 20 décembre 1916 à l’âge de 31 ans des suites de ses blessures à l’hôpital de Quimper.
EILDE Pascal Joseph, né le 27 juin 1892 à Saint-Cadou en Sizun. Il est caporal au 261ème Régiment d’Infanterie et est décoré de la croix de guerre. Il décède le 16 avril 1918 dans les tranchées du bois de Sénécat à Castel dans la Somme, tué à l’ennemi.
GLEVARD Joseph Marie, né le 13 juin 1894 à Penhars. Il est engagé dans le 137ème régiment d’infanterie sous le matricule 5880. Il décède le 2 octobre 1915 à Tahure dans la Marne des suites de ses blessures. Ses camarades l’ont inhumé dans les tranchées.
LETY Claude Jean Marie, né le 7 juin 1885 à Plonéïs. Il est soldat 2ème classe au 318ème régiment d’infanterie. Il est tué le 5 juillet 1915 à 18 heures à Tracy le Mont dans l’Oise.
LELGUEN Joseph, né en février 1879 à Plonéïs. Il figure dans les registres du recrutement de Quimper. Il meurt le 16 avril 1917. La retranscription de son acte de décès figure dans les registres de Pluguffan.
NICOT Jean René, né en 1894 à Penhars. Il est soldat au 62ème régiment d’infanterie. Il décède le 29 août 1914 à Maissin en Belgique, tué à l’ennemi.
PERON Corentin, né à Penhars, le 8 mai 1878. Il est 2ème canonnier au 35ème régiment d’artillerie. Il décède d’une pneumonie le 6 mai 1917 à l’hôpital mixte de Quimper.
PETILLON Yves, né le 11 août 1885 à Penhars. Il est cultivateur au moment de son recrutement comme soldat au 71ème régiment d’infanterie. Il décède le 30 avril 1917 à Nauroy dans la Marne sur le champ de bataille.
ROIGNAN Louis, né le 6 mars 1897 à Quimper. Il est soldat au 154ème régiment d’infanterie et a reçu la croix de guerre. Il meurt le 17 mai 1918 à 15 h à Cottenchy dans la Somme, tué à l’ennemi.
KERSALE Jean, né le 4 juillet 1883 à Plomodiern. Il est soldat au 118ème régiment d’infanterie. Il décède le 21 juin 1916 à Berry au Bac dans l’Aisne, disparu au combat.
VIGOUROUX Corentin, né le 12 mars 1893 à Penhars. Il est soldat de 2ème classe au 118ème régiment d’infanterie. Il décède le 2 octobre 1915 à Tahure dans la Marne des suites de ses blessures.
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