Le jardin méditerranéen de la Paix dans le centre historique de Quimper.Photo : ville de Quimper
Le service des paysages gère un patrimoine de 445 hectares et 166 hectares de réserves foncières, répartis sur l’ensemble du territoire quimpérois. Ces espaces verts sont de nature très diverse : il y a les jardins et les parcs plus vastes comme le vallon Saint-Laurent, la plaine du Moulin Vert, mais aussi les aires de jeux, les squares, les espaces verts des bâtiments communaux (mairies, etc.), les espaces des écoles publiques et des centres de loisirs, les bois ou zones boisées, les 8 cimetières quimpérois, le patrimoine arboricole, les aires de sport, les jardins familiaux et les terrains de culture de la ville...
Autant de lieux qu’il faut savoir entretenir et gérer en fonction de ses caractéristiques propres. Un défi relevé par les 84 agents qui composent le service des paysages.
Les métiers sont à la mesure des missions assurées, ils sont très variés !
Au sein de ce service, on y trouve des jardiniers, spécialisés en fonction de leur domaine d’intervention (entretien, culture, etc.), des élagueurs, des conducteurs d’engins, des chargés d’étude et le personnel administratif (directeur de projet, secrétaire, comptable, techniciens, animateur, ingénieurs des espaces verts). À tous les stades, il faut des professionnels qualifiés, passionnés par leur métier.
Le service des paysages accueille également des apprentis, des stagiaires, des personnes en insertion ou reconversion professionnelle. Les locaux techniques et administratifs sont situés, rue Jules Verne, zone de l’Hippodrome. Depuis 2012, la partie administrative de ce service occupe un bâtiment labellisé basse consommation (BBC) de 1400 m2, partagé avec les directions de l’environnement et de la voirie.
La Ville met en oeuvre des techniques d'entretienPhoto : Ville de QuimperDepuis une quinzaine d’années, la ville de Quimper a fait le choix d’entretenir chaque espace vert en prenant en compte sa situation géographique, ses caractéristiques, son utilisation par le public. Cette démarche exigeante, appelée « gestion différenciée », s’inscrit dans une logique de développement durable avec comme objectifs la mise en œuvre de techniques d’entretien respectueuses de l’environnement.
Pourquoi ce choix ? Grâce à la mise en œuvre d’une gestion différenciée, les espaces publics peuvent devenir des zones d’accueil et d’expression de la biodiversité.
Les enjeux sont multiples.
Ils sont environnementaux, pour :
Ils peuvent aussi être culturels, pour :
Ils sont sociaux, pour :
Ils sont aussi économiques, pour optimiser les moyens humains, matériels et financiers.
Cette gestion différenciée a permis à la Ville de décrocher la labellisation « Espace végétal écologique » (Eve) pour trois de ces jardins : le vallon Saint-Laurent, la plaine du Moulin Vert et le jardin de Locmaria. Il est décerné par l’organisme indépendant Écocert.
Chaque jardinier amateur peut aussi aider et favoriser la biodiversité en adoptant notamment des pratiques de jardinage sans pesticides ni engrais chimique. De nombreux conseils sont donnés par l’organisme Jardiner au naturel, qui édite des fiches pratiques.
La gestion pastorale constitue à entretenir des terrains de façon naturelle- sans usage de pesticides, engins mécaniques et motorisés peu soucieux de l’environnement – en y introduisant des animaux.
Depuis plus de 10 ans, la ville développe ces « tondeuses écologiques ». Ce mode d’entretien présente plusieurs avantages : les animaux broutent les herbes, « mauvaises » herbes, jeunes pousses d’arbres limitant ainsi la prolifération des plantes et des rejets susceptibles de recouvrir et étouffer la parcelle. Leurs déjections enrichissent le sol, leur piétinement contribue à l’amélioration de la biodiversité permettant la repousse, voire l’apparition de nouvelles espèces.
Mais c’est aussi l’occasion pour les quimpérois de visiter les animaux, de croiser les jardiniers qui s’en occupent et d’apprendre d’eux.
Installer des animaux dans la ville c’est créer du bien-être et de l’apaisement.
Les vaches de LocmariaPhoto : Laurent Laveder
Depuis 2008 la ville de Quimper s’est doté d’un petit cheptel de vaches Pie Noir. C’est une manière de contribuer ainsi à la sauvegarde d’une race locale et à la conservation du patrimoine régional. La Bretonne Pie Noir était encore présente dans les années 1960 mais a pratiquement disparu 20 ans plus tard.
En 2018, une nouvelle venue- Hodumlha- de race Highland cattle, s’est jointe à ses consœurs Pie Noir, Tyrole et Rozmeur- dans l’entretien du site de Locmaria (25000m2) qui se fait donc régulièrement et progressivement au rythme naturel de l’appétit des ruminants.
Au-delà de l’entretien naturel, ces vaches permettent de faire revivre le paysage de nos campagnes, de rappeler des souvenirs d’enfance, d’être un but de promenade en famille et un outil pédagogique.
Photo : Ville de Quimper
Depuis 2019, 8 000 m2 (sur les 40 000 m2) de la plaine du Moulin vert, entourés d’une clôture électrique, accueillent 13 moutons Landes de Bretagne, une race rustique locale.
Au-delà de l’aspect économique, les moutons favorisent la biodiversité, entretiennent cet espace et sont également un outil pédagogique. Leur présence apporte un aspect plus champêtre.
Plus ponctuellement, la ville de Quimper fait intervenir une vingtaine de chèvres durant 2 à 3 semaines chaque année pour entretenir des terrains difficilement accessibles. Elles sont utilisées pour les 7000 m2 du vallon de la halle des sports de Penhars. Ces pensionnaires maintenues par une clôture électrifiée ne manquent jamais d’attirer les visiteurs.
Le cheval de trait, animal tout terrain
Le cheval de traitPhoto : Ville de Quimper
Le cheval de trait est aussi utilisé pour entretenir certains bois peu accessibles. Contrairement aux tracteurs, le cheval circule facilement et a un faible impact sur l’environnement. Il est utilisé pour arracher certaines plantes invasives (laurier-palme, herbe de la pampa) et pour évacuer les troncs morts d’arbres tombés à terre, rendus dangereux ou gênants pour les promeneurs.
Des carpes amours à Creac’h Gwen l'élodie (Egeria densa)
Des carpes amours ont été introduites dans l’étang de Creac’h Gwen afin de limiter la prolifération de la jussie rampante (Ludwigia peploïdes) et de l’élodie (egeria densa), deux plantes invasives.Photo : Pascal Pérennec
Toujours dans cette logique de gestion durable, des carpes amours ont été introduites dans l’étang de Creac’h Gwen afin de limiter la prolifération de la jussie rampante (Ludwigia peploïdes) et de l’élodie (egeria densa), deux plantes invasives. Depuis 2006, ce poisson herbivore permet de contenir le phénomène, aidé depuis 2011 d’un aérateur fonctionnant à l’énergie solaire. L’appareil brasse l’eau pour une meilleure oxygénation ce qui est à la fois profitable aux poissons et réduit la prolifération des algues.
Des abeilles fortes utiles
Les ruches du Vallon d'amour à Penhars.Photo : Pascal Pérennec
Les espaces verts de la ville accueillent également plusieurs ruches. En 2020, 21 ruches sont installées sur 10 sites et font l’objet de conventions de partenariat entre la Ville et des particuliers ou des associations (exp : La Société d’Horticulture au Vallon St Laurent, Les butineuses du bois d’amour au Corniguel, la MPT d’Ergué Armel sur les jardins de la Maison de la colline).
Des insectes à la rescousse des jardins
chrysope ou demoiselle aux yeux d’or, prédateur de puceronsPhoto : Ville de Quimper
Moins visibles, mais tout aussi efficaces, d’autres animaux de taille beaucoup plus petite sont utilisés par la direction des espaces verts : les insectes auxiliaires. Dans les serres de la ville, zone de l’Hippodrome, un des ennemis des plantes est la mouche blanche (aleurode). Deux alliées ont ainsi été introduites : une punaise (Macrolophus caliginosus) qui s’attaque aux œufs et une guêpe (Encarsia formosa) qui pond ses propres œufs dans les larves de la mouche indésirable. Il faut également citer la coccinelle, bien connue pour sa voracité envers les pucerons.
Pour lutter contre la chenille processionnaire, les jardiniers utilisent aussi des pièges à phéromones, des substances chimiques naturelles qui attirent les papillons mâles de cette espèce.
Ainsi, tous ces animaux se montrent de précieux auxiliaires. Diminution des coûts, réalisation de tâches délicates, amélioration de la biodiversité, promotion du lien social, attraction… Au final, c’est notre qualité de vie qui y gagne.
Photo : Ville de Quimper
Nos chers compagnons à quatre pattes, les chiens, peuplent aussi notre ville. Nous leur proposons des « petits coins », lieux d’aisances de 15 à 20 m2, tranquilles, sablés et entourés de barrières. Ces espaces sont nettoyés quotidiennement. Les maîtres des chiens sont invités à ramasser les déjections de leurs animaux dans ces lieux mais également dans les jardins, les lieux publics, les squares, les pelouses, la rue… pour le bien-être de tous.
Photo : Ville de Quimper
Pour la biodiversité, la protection de l’eau et notre santé, il est nécessaire d’adopter des pratiques de jardinage sans pesticides ni engrais chimique.
Premier effort : éviter d’utiliser des désherbants. Il faut ensuite privilégier des méthodes écologiques telles que le désherbage mécanique, manuel avec binette ou thermique par gaz, le paillage ou l’utilisation de plantes couvre-sol. Il est également possible de réaménager certains espaces, pour en faciliter l’entretien par exemple en faisant évoluer une zone de gazon en prairie.
Les jardiniers de la ville utilisent ainsi de nombreuses techniques naturelles afin d’éviter l’utilisation de pesticides. Vous aussi, vous pouvez adopter de bonnes pratiques environnementales. La charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » est née de la volonté de mieux informer les particuliers des problèmes posés par les pesticides tant sur l’eau que sur l’environnement et la santé publique. Elle est portée localement par le Sivalodet, syndicat intercommunal de la vallée de l’Odet.
Ne traquons pas systématiquement les plantes appelées trop souvent « mauvaises herbes ». Elles ont bien souvent un intérêt botanique non négligeable. Alors, apprenons à les tolérer, elles sont de précieux auxiliaires contre la pollution.
Ce sont elles qui attirent les coccinelles, les abeilles, les papillons… Certaines sont comestibles et même médicinales. Nos ancêtres savaient reconnaître et apprécier toutes les vertus de ces herbes.
Renouée du JaponPhoto : Ville de Quimper
Les plantes invasives sont l’une des principales causes de pertes de biodiversité à travers le monde. Il ne faut pas les confondre avec les plantes envahissantes comme le lierre ou les ronces. Les plantes invasives sont des plantes exotiques, importées d’autres pays ou régions, qui par leur capacité d’adaptation, se sont mises à proliférer dans nos jardins, plans d’eau, espaces verts… Attention danger ! Elles mettent en effet en péril les écosystèmes. Une quinzaine d’entre elles prolifèrent dans le Finistère. On peut citer l’herbe de la pampa qui avec ses hauts plumets est appréciée dans les jardins, l’ail triquètre, également très répandu, la renouée du Japon, l’arbre à papillons… Certaines plantes proviennent des aquariums telles la jussie, l’élodée dense, le myriophylle du Brésil.
Pour se débarrasser de ces plantes, il est indispensable de les arracher et de les déposer ensuite dans l’une des déchèteries quimpéroises. Les jardiniers de la ville sont formés au repérage de ces invasives présentes sur les espaces publics. Ils les surveillent et interviennent dès que c’est nécessaire.
L’eau est un bien précieux qu’il importe de protéger et d’économiser.Photo : Pascal Pérennec
Chacun en est conscient aujourd’hui : l’eau est un bien précieux qu’il importe de protéger et d’économiser. En matière de jardins et d’espaces verts, quand on pense à l’eau, on pense bien sûr à l’arrosage. À Quimper, la Ville s’applique à réduire sa consommation d’eau par un arrosage raisonné, nocturne pour les terrains de sport, au goutte-à-goutte pour les jardinières. Mais aussi, les équipes de jardiniers ont également développé le paillage, qui permet de retenir l’humidité des sols. Les matériaux utilisés sont pour l’essentiel d’origine locale (roseaux, cosses de sarrasin, compost de déchets verts, ou produits en régie municipale (copeaux de bois).
Préserver l’eau, c’est également supprimer l’usage des désherbants chimiques qui polluent les nappes d’eau souterraine et augmentent le coût du traitement pour rendre l’eau potable. La Ville met également à disposition des récupérateurs d’eau de pluie dans les jardins partagés municipaux.
L’eau, c’est aussi celle des étangs. Celle de Creac’h Gwen fait l’objet de soins particuliers.
La quantité de déchets végétaux déposés en déchèterie ne cesse d’augmenter, c’est pourquoi il devient essentiel d’apprendre à les gérer chez soi, dans son jardin. Une solution à la fois économique et écologique qui permet de préserver l’environnement, de valoriser les déchets végétaux et de gagner du temps en limitant ses déplacements à la déchèterie.
Le choix des espèces à pousse lente permet de limiter la production de déchets.
Quimper Bretagne Occidentale, en partenariat avec l’association d’insertion Objectif emploi solidarité propose aux particuliers de broyer leurs déchets végétaux à domicile (tél. 02 98 53 17 33). Ce service est subventionné à hauteur de 50 % par Quimper Bretagne Occidentale.
Pour aller plus loin : www.jardineraunaturel.org. Vous y trouverez de nombreux conseils et des fiches thématiques sur les solutions alternatives à l’utilisation des produits phytosanitaires.
Hôtel de Ville et d'Agglomération
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