La rue Kéréon est depuis tout temps l'artère la plus commerçante de Quimper. Elle doit son nom à la corporation des cordonniers et des bottiers qui travaillaient et vendaient le cuir.
Au Moyen-Âge, cet axe principal étroit, menait à partir de la Place Saint Corentin à un espace plus large à la croisée des rues Saint François et des Boucheries : c'était la Place Maubert ou encore Place aux Herbes, aux légumes. De ce point, la rue redescend jusqu'au Pont Médard enjambant la rivière le Steir. Ancien pont levis, cet ouvrage d'art faisait la jonction entre la partie épiscopale dont dépend entièrement la rue Kéréon et le faubourg ducal de l'autre côté.
Aujourd'hui devenue piétonne, elle alterne une grande diversité de constructions : maisons à pans de bois côtoient logis en grand appareil de granit, plus tardifs, conséquence de l'obligation de construire avec ce matériau après le violent incendie de juin 1762 qui éclata dans la partie orientale de la rue et eu raison d'un grand nombre de maisons.
Suite à cet événement, la municipalité charge l'ingénieur Gilles André de dresser en 1764 un premier plan d'urbanisme. Ce dernier vise notamment à la rectification du tracé de la rue Kéréon, et à l'alignement des nouvelles façades en pierre. L'avènement de la révolution empêchera l'entreprise d'être menée à son terme.
De ce fait son charme d'antan a été en partie conservé. Aujourd'hui les vieux logis sont classés, protégés et restaurés. Une politique d'incitation aux ravalements des façades permet de redécouvrir la polychromie des pans de bois et d'apprécier ces témoins de l'Histoire.