Les maisons à pans de bois font partie depuis longtemps du paysage urbain. Témoignage d'un savoir-faire médiéval, ces constructions ont jalonné les siècles, du XIVe jusqu'au XIXe qui en a progressivement abandonné l'usage et les techniques.
Véritable puzzles de bois, ces maisons font aujourd'hui la fierté de la plupart des villes bretonnes. Grâce à elles, il est possible d'imaginer Quimper au temps des ducs, quand deux pouvoirs rivalisaient, le pouvoir de l'évêque dans la ville close et celui des ducs sur l'autre rive du Steïr, dans la Terre au Duc. Aujourd'hui encore, les deux grandes concentrations d'immeubles à colombage correspondent à ces deux anciens centres et à leurs artères principales. D'un côté, la rue Kéréon, prolongement de l'axe de la cathédrale, de l'autre, la place Terre au Duc.
De nos jours à Quimper, 73 maisons à pans de bois sont conservées, allant de la première moitié du XVIe siècle au XIXe siècle. Ces maisons dans leur conception sont la traduction des organisations urbaines de la fin du Moyen-Âge alliant les circulations intra-muros à la répartition des commerces et ateliers artisanaux de type familial par corporations. La plupart des maisons sont construites sur un parcellaire étroit qui permet à un plus grand nombre de propriétaires d'avoir « pignon sur rue » tout en réduisant les longueurs de bois nécessaires à la portée des étages. Le rez-de-chaussée est réservé au commerce. Dans la plupart des cas, la boutique, séparée de la cuisine par une cloison, communique avec la rue par de larges ouvertures dont les volets rabattus forment les étals où sont présentées les denrées à vendre. Les étages sont occupés par la pièce à vivre et les chambres, les combles servent de grenier. Comme dans les maisons en pierre, la qualité architecturale, souvent reflet de celle des propriétaires, se manifeste par le décor extérieur (statuettes, inscriptions) et par les aménagements intérieurs (escalier en vis, cheminées, éviers et placards).
Le pan de bois est toujours monté sur un solin de mur en moellons ou en appareil de pierre de taille, dont la hauteur varie de 0,80 m à la hauteur totale du rez-de-chaussée. Cet ouvrage isole les bois des eaux de projection et des remontées par capillarité. C'est ce soubassement qui reçoit le pan de bois, constitué de l'ossature (encadrement des pans qui constituent les étages) et du colombage (ensemble des bois verticaux ou obliques qui raidissent l'ossature et permettent le remplissage). A Quimper, les ossatures sont toujours réalisées avec des poteaux courts, de la hauteur d'un étage. Cette technique permet l'édification d'un plus grand nombre d'étages et rend possible l'encorbellement. Le remplissage des pans, appelé hourdis, est en torchis constitué de chaux, d'argile, d'éclats de pierre et de paille. Indépendamment de sa facilité de mise en œuvre et son faible coût, il constitue un excellent isolant thermique et phonique. Autre élément caractéristique, les murs mitoyens sont toujours construits en pierre, notamment au XVIIe siècle où leur profil suit les encorbellements. Ils portent parfois le nom révélateur de « coupe-feu ».