La ville de Quimper souhaite proposer une offre d’habitat diversifiée. C’est pourquoi elle relance aujourd’hui l’aménagement de nouveaux quartiers d’habitat. En produisant des terrains urbanisés, elle réaffirme son rôle de pôle urbain principal du Sud-Finistère. Habitat collectif, en bande, en petits pavillons ou lots libres : les nouveaux programmes prennent en compte les besoins de toute la population.
La politique de l’habitat, inscrite dans le Programme local de l’habitat (PLH) est communautaire. Mais la déclinaison des orientations du PLH est communale.
Le PLH 2011-2016 prévoit pour Quimper la construction de 450 logements par an. « Nous sommes aujourd’hui à mi-parcours, et le bilan fait apparaître que très peu de logements ont effectivement vu le jour ces dernières années. Cela nous inquiète, tout comme les professionnels de l’immobilier, constate Guillaume Menguy, adjoint chargé de l’urbanisme, du cadre de vie, de la rénovation urbaine et des espaces verts. Et ce, malgré la constitution de réserves foncières conséquentes. En effet, les programmes précédemment engagés ont été interrompus en 2008. La ville de Quimper a donc décidé de créer une nouvelle dynamique sur les différents secteurs d’habitat. »
Le contexte national ne porte guère à une augmentation des constructions. Pourtant, Quimper se doit de faire face à la demande. En effet, elle reste une ville attractive, elle constitue un véritable « pôle d’emplois » : entre 1999 et 2009, l’emploi a progressé de 14 % à Quimper (soit + 5 518 emplois), notamment dans les domaines des commerces, transports et services.
Mais en parallèle, le nombre d’actifs résidant sur la commune a beaucoup moins augmenté : seulement + 1 470. Les nouveaux emplois attirent ainsi des personnes qui résident hors de Quimper. Par ailleurs, on note, sur la période 2006-2011, une diminution du nombre d’habitants à Quimper : - 1 667. Si le vieillissement de la population en est une cause, la migration résidentielle de ménages en est une autre, et la faible offre en nouveaux logements également.
« Il est urgent d’inverser cette tendance, commente Guillaume Menguy. L’habitat est un levier évident de dynamisme pour la ville. Nous avons les moyens de nos ambitions : nous avons environ 125 hectares de disponibilités foncières, ce qui va nous permettre de lancer des programmes. »
Ils se situent sur Linéostic (18 hectares), Kervalguen (11 hectares), Kernoter (7 hectares), Ty Bos (17 hectares), Kersaliou (5 hectares), Kervoalic (48 hectares) et Park Olier (20 hectares). Dans l’attente de leur aménagement, ils sont mis autant que possible à la disposition des agriculteurs. Limiter la consommation de l’espace reste un enjeu important.
Si une des priorités est de créer de nouveaux quartiers en zones péri urbaines, l’autre est de densifier le centre-ville et les secteurs déjà urbanisés. Entre l’acquisition d’un terrain par la collectivité et l’entrée effective d’habitants dans de nouveaux logements, certaines étapes sont incontournables, qui se déroulent sur plusieurs années. D’où la nécessité pour la Ville d’anticiper au maximum les besoins dès à présent.
« Nous nous appuierons sur une large concertation avec les habitants de chaque quartier, poursuit Guillaume Menguy. Des réunions sont prévues pour expliquer les futurs projets. Cela s’inscrit également dans la révision du Plan d’occupation des sols, qui sera transformé en Plan local de l’urbanisme ».
Le secteur de Linéostic est le premier concerné, il se situe à l’est de la commune, à 1,5 km du bourg d’Ergué-Armel (entre la route de Petit Guélen et l’avenue du Morbihan). La ville de Quimper y possède une importante réserve foncière (18 hectares).
En 2006 un premier scénario, similaire au projet actuel, avait été soumis à la concertation publique puis abandonné en 2008. En 2011, le schéma d’aménagement a, à nouveau, fait l’objet d’une validation par le conseil municipal. Les études ont dans un premier temps été effectuées par une équipe de maîtrise d’œuvre puis reprises en régie communale en 2012.
Le scénario propose, sur l’ensemble du secteur, environ 570 logements, des équipements publics de proximité et commerciaux et une coulée verte centrale.
La réalisation est prévue en deux tranches, dont une première de 233 logements, pour laquelle les études sont aujourd’hui bien engagées. Une enquête publique va démarrer à la fin de cette année, puis les travaux de viabilisation au printemps 2015 en vue d’une commercialisation à l’automne 2015.
Il est prévu 72 logements sociaux en collectifs et individuels groupés (soit 30 % de l’opération), 29 logements via le Prêt social location-accession (PSLA), dont l’occupation pourrait démarrer au cours du deuxième semestre 2017.
Il s’y ajoute 83 logements privés en collectifs et individuels groupés ainsi qu’un lotissement communal de 49 lots libres ; pour ces derniers, la surface moyenne est de 400 m² et le coût d’acquisition moyen de 32 000 euros HT. Il y aura également quelques commerces en rez-de-chaussée d’immeubles route du Petit Guélen, route qui sera requalifiée pour accompagner ce nouveau quartier.
Quels sont les autres secteurs à développer en priorité ? Celui de Kernoter, dans un environnement particulièrement remarquable (en surplomb de Creac’h Gwen, à l’ouest de la route de Bénodet).
Il sera réalisé dans la continuité de ce qui existe, avec des parcelles relativement grandes. La poursuite des études est subordonnée à des discussions avec le Conseil général pour la réalisation d’un accès depuis la route de Bénodet.
À Kervalguen, à proximité de Kermoysan, il s’agit également de compenser l’impact des démolitions du programme de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). La ville de Quimper et l’OPAC de Quimper Cornouaille sont propriétaires de terrains ; d’autres terrains sont en cours de négociation. L’accessibilité du site et la présence de zones humides seront prises en compte pour la réalisation du programme en concertation avec la population. À Ty Bos (sud-est), la ville de Quimper dispose également d’une importante réserve foncière. La question des logements s’inscrit dans un aménagement plus vaste de tout ce secteur.