Après plus d’un an de travaux de restauration, l’église Notre-Dame de Locmaria ouvre de nouveau ses portes au public.
Lancé en octobre 2019, mais retardé par le confinement entre mars et mai, le chantier de restauration de la toiture a été réceptionné en décembre 2020. Il a été suivi de travaux d’entretien à l’intérieur de l’édifice, désormais de nouveau accessible depuis le 1er mars 2021.
L’église Notre-Dame est lovée au cœur du quartier de Locmaria, berceau de Quimper. C’est en effet à cet endroit que l’activité portuaire se développe dès l’Antiquité, donnant naissance à une première cité.
Peu après l’an mil, un monastère bénédictin de femmes est installé auprès de l’église Sainte-Marie. Cette dédicace à la Vierge donne son nom au lieu, Locmaria qui signifie « le lieu dédié à Marie ».
La construction de l’édifice actuel remonte au milieu du XIe siècle. L’église a fait l’objet d’importants remaniements aux XVIIe puis XIXe siècles, en particulier au niveau du chœur, mais elle n’en reste pas moins l’une des plus anciennes de Bretagne.
La nef, soutenue par des contreforts et faiblement éclairée de petites baies cintrées, est couverte d’une voûte en lambris. Simplicité et sobriété caractérisent cette architecture romane.
L’église Notre-Dame de Locmaria est propriété de la ville de Quimper. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1862. Plusieurs fois restaurée, elle nécessite une attention particulière et des travaux réguliers pour assurer sa préservation.
Depuis plusieurs années, les parties hautes de l’édifice présentaient des problèmes dus à l’humidité. La faible pente du toit des bas-côtés empêche l’eau de s’évacuer rapidement. Des matériaux étanches placés sous la couverture gardaient l’humidité dans la charpente favorisant l’apparition de champignons lignivores. L’eau s’infiltrait dans l’édifice, des mousses colonisaient les murs et la toiture.
Quimper Bretagne Occidentale
La restauration des toitures a été confiée à l’architecte du patrimoine Frédérique Le Bec. Celle-ci a assuré la maîtrise d’œuvre du chantier sous le contrôle scientifique et technique de la DRAC Bretagne (Direction Régionale des Affaires Culturelles).
Plusieurs corps de métiers ont travaillé de concert : les charpentiers ont vérifié chaque pièce de bois, purgé ou changé celles qui le nécessitaient et traité les bois contre les champignons et les insectes.
Les couvreurs ont renouvelé la couverture d’ardoises des bas-côté, nettoyé et repris celle du transept, du chœur et de la nef. Le système d’écoulement des eaux pluviales a été entièrement revu.
Les maçons ont préparé l’arase des murs, résolus des désordres dans les murs et remonté les pierres qui avait chuté en façade pendant l’hiver 2019.
Enfin, un ferronnier a conçu une rampe d’accessibilité mobile pour faciliter l’entrée dans l’église aux personnes à mobilité réduite.
Au-delà du chantier supervisé par Frédérique Le Bec, la fermeture de l'édifice au public a permis de réparer le dallage de pierre à l'intérieur de l'église et d’améliorer le système d'éclairage.
En janvier 2021, les ateliers municipaux ont assuré le nettoyage complet de l’édifice : les verrières ont été dépoussiérées, le sol brossé, les coulures et les mousses des murs supprimées. Les peintres ont ensuite appliqué un badigeon de chaux sur les murs de la nef et des bas-côtés redonnant son lustre à l’église.
La statue de la Vierge à l'Enfant, située au-dessus des fonts baptismaux, avait été déposée pour être mise à l’abri pendant les travaux. Cette sculpture en bois polychrome du XIXe siècle a également bénéficié d'une restauration durant le temps du chantier : traitement insecticide, consolidation, reprise de la polychromie.
Les travaux ont par ailleurs été l’occasion d’effectuer des prélèvements sur les bois de la charpente des deux bas-côtés afin de les dater par dendrochronologie. Cette analyse des cernes des arbres a révélé un abattage et une mise en œuvre au XVIIe siècle. Les pièces de bois ont ensuite été remployées lors de l'importante restauration réalisée au XIXe siècle par l'architecte Joseph Bigot. Le chantier a donc été l'occasion d'apporter de nouveaux éléments sur l'histoire de l'église qui fêtera son millénaire en 2022.
Le coût global de cette opération s’élève à 515 000 €. La ville de Quimper a été accompagnée par l’Etat – Ministère de la Culture qui, au-delà de l’accompagnement technique, a manifesté son soutien financier par le versement d’une subvention.
Le chantier a également bénéficié d’aides financières de la part de la Région Bretagne et du Département du Finistère.
150 donateurs se sont par ailleurs mobilisés dans le cadre de la souscription publique lancée en 2018. Avec le don de 6 000 € effectué par la Fondation du patrimoine cet automne, 40 750 € ont été collectés au total pour aider à mener ces travaux.
Cette campagne de financement participatif menée avec le concours de l’association Village de Locmaria et de la Fondation du patrimoine se poursuit toujours aujourd’hui pour financer le chantier qui vient de s’achever et permettre ensuite de s’atteler à la restauration du cloître.
Les dons sont toujours possibles en ligne sur le site internet de la Fondation du patrimoine : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-de-locmaria-a-quimper