Les 22 cours d’écoles maternelles et primaires gérées par la ville de Quimper représentent 10 hectares de surface reparties sur le territoire quimpérois. Ce sont des surfaces en grande partie bitumées et imperméables qui contribuent à la formation des îlots de chaleur urbains. Météo France* prévoit des vagues de chaleur deux fois plus nombreuses d’ici 2050 et une moyenne de 5 à 25 jours de canicule par an. Ces espaces ont donc été identifiés par la municipalité comme des opportunités d’action pour la création d’îlots de fraîcheur auprès de personnes vulnérables que sont les enfants. Les cours d’écoles forment en effet un maillage important, dans la mesure où l’on en trouve dans tous les quartiers.
La dimension pédagogique et sociale tiendra une place centrale dans le projet des cours végétalisées. L’objectif est de rapprocher les enfants de la nature et de la biodiversité, leur permettre d’accéder à des lieux mieux adaptés à leurs besoins : création de zones de calme, de jeux, d’apprentissage et d’activité physique. Les cours végétalisées représentent un levier pour garantir le bien-être des élèves et les sensibiliser à l’environnement.
Enfin, le projet vise à améliorer l’égalité sociale dont l’égalité fille/garçon autant dans l’usage des surfaces de la cour que dans les activités.
Une cour d’école végétalisée est une cour d’école qui a été repensée pour devenir un îlot de fraîcheur et pour sensibiliser les enfants à la nature et à la biodiversité : elle est plus végétale, avec des matériaux naturels et moins d’asphalte. L’objectif est que ces espaces restent confortables en période de vague de chaleur, profitent aux enfants pendant la période scolaire et post scolaire, mais également aux publics fragiles qui y auront accès en période de canicule. Au-delà de la dimension environnementale, ces dispositifs intègrent une forte dimension pédagogique et sociale. Les actions issues d’un projet pédagogique seront par exemple :
L’école de Kerjestin se situe en lisière du bois de Kerjestin, mais la clôture d’enceinte la coupe de cet environnement naturel. Les cours du groupe scolaire représentent 4 600 m² d’enrobé dont 4500 m² pour la seule cour des primaires. Cette dernière, qui forme un ‘’U’’ autour du bâtiment central, est ceinturée au sud par le talus pentu et arboré du Chemin de la Cascade, à l’ouest par l’ALSH "la Cascade" et à l’est par le talus pentu et arboré de la cour des maternelles. La cour des primaires se subdivise en deux espaces, la "Cour ouest" utilisée pour les récréations et la ‘Cour est’, autorisée aux enfants que très ponctuellement pour quelques activités.
Le projet paysager se veut significatif et qualitatif afin de mettre en lien la cour de l’école avec son environnement proche et ainsi favoriser le bien-être des enfants. Il a été co-construit par les services de la Ville* en partenariat avec le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement du Finistère (CAUE) et les élèves de l’école de Kerjestin au cours de plusieurs ateliers « L’école rêvée des enfants » avec les classes de Cours primaire, Cours élémentaire et Cours moyen.
Il vise également à développer une sensibilité et une curiosité à l’égard de la nature. Dans ce cadre particulier, l’aménagement paysager se met au service des enfants, de la pédagogie et du jeu.
Dès lors, le projet propose de traiter la cour en trois grands espaces de manière à y diversifier les usages sans en rompre la cohérence.
La cour Est demeurera un espace dynamique, où l’aménagement paysager sera décliné autour du thème des Iles. Les structures de jeux en place seront soulignées par des massifs arbustifs composés entre autres de petits fruits, afin de créer des sortes de bulles plus intimes et de transformer la perception des jeux.
En retrait des jeux, des blocs de granit brut composeront des assises aux usages multiples, certains plus à l’ombre des arbres et d’autres plus exposés au soleil.
Entre les deux bâtiments, une grande île sera créée. Celle-ci représentera un espace de jeux et d’évasion, avec un modelé de terrain vallonné, des plateformes de bois pour se reposer et jouer, des massifs arbustifs pour rythmer l’espace et des palmiers pour renforcer le caractère insulaire décliné sur cette zone de cour.
* (La Direction des Paysages, de la Végétalisation et de la Biodiversité, la Direction de l’Enfance et de l’Education, et la Direction du Patrimoine, de l’Energie et de la Logistique).
Une plateforme, plus haute que les autres, offrira un point de vue différent sur la cour et sur le massif s’étendant autour d’elle. Un passage sera aménagé sous le sol de l’île par la mise en place d’un large tuyau, stimulant ainsi la découverte et le jeu.
Le talus qui borde le côté Sud sera remodelé et sa pente sera adoucie en faisant courir celle-ci plus en avant dans la cour. Cette zone enherbée sera très faiblement pentue et accessible aux enfants pour développer des jeux plus libres et plus calmes, pouvoir s’allonger dans l’herbe ou profiter de l’ombre des arbres. Une plateforme, située entre les arbres et légèrement en hauteur offrira un point de vue, mais également une zone à s’approprier à l’abri des arbres. La nouvelle courbe du talus donnera sur un large bac de copeaux de bois qui deviendra une nouvelle zone de jeux, dans l’espace de transition entre la cour Est et la cour Ouest. Un long parcours d’équilibre, ainsi qu’un jeu de rondins inviterons les enfants à exercer leur mobilité au sein d’un espace propice à l’invention d’aventures en tout genre.
La cour Ouest sera transformée en un verger offrant un large espace enherbé ponctué d’arbres fruitiers et de tables de pique-nique où élèves de primaires et maternelles pourront accéder. Une enclave arrondie de pépite et d’enrobé se place en bordure du verger, celle-ci représente une scène d’expression libre au cœur de l’espace planté. Des assises de granit, installées en périphérie du cercle, serviront de bancs ou de support d’expression. Un massif de petits fruits viendra border la scène, comme un rappel de la cour Est et un clin d’œil à la vocation nourricière d’un verger. Tout au nord du verger un espace est réservé au potager et aux jardinières d’aromatiques, permettant ainsi aux enfants de développer leur lien à la terre.