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Patrimoine quimpérois : Datation d’une maison à pan de bois rue Kéréon

Patrimoine quimpérois : Datation d’une maison à pan de bois rue Kéréon

Patrimoine quimpérois : Datation d’une maison à pan de bois rue Kéréon Maison pan de bois, rue kéreon
Le 04/07/2021 • Mis à jour le 05/07/2021 | 15h59

Labellisée « Ville d’art et d’histoire », la ville de Quimper est engagée depuis de nombreuses années dans la valorisation de l’architecture en pan de bois, notamment grâce aux actions de médiation conçues par l’équipe de la Maison du Patrimoine.

La municipalité souhaite aujourd’hui renforcer la connaissance de ce patrimoine emblématique de Quimper par la datation de maisons en pan de bois. Une première maison, située 13 rue Kéréon, vient de faire l’objet d’une étude spécifique.

Le pan de bois, un patrimoine emblématique mais mal connu

Les maisons à pan de bois font l’identité et la fierté du centre historique de Quimper. Avec plus de 70 maisons conservées, la capitale de la Cornouaille possède un panel important de cette architecture spécifique, associant à une ossature de bois un remplissage le plus souvent à base de terre, de paille et d’eau, appelé torchis.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce patrimoine emblématique, étroitement associé à l’image de la ville et à son attractivité touristique, est pourtant fragile et mal connu. Le principe constructif du pan de bois témoigne d’un savoir-faire médiéval, mais la construction des maisons quimpéroises s’échelonne dans le temps sans que l’on sache précisément dater et retracer l’historique de ces édifices. Aucune étude d’archéologie du bâti, ni analyse des sources historiques, ni inventaire scientifique de ce patrimoine n’a en effet été effectué jusqu’à présent.

La datation par dendrochronologie

Souhaitant apporter son concours à une meilleure connaissance du patrimoine de Quimper, la municipalité a fait le choix de financer chaque année la datation d’une maison à pan de bois par dendrochronologie.

La méthode de la dendrochronologie permet de dater des pièces de bois en comptant et en analysant les cernes de croissance des arbres. Des échantillons sont prélevés dans les éléments de charpente de la façade, du toit, voire dans les escaliers ou les planchers lorsque des bois anciens sont conservés.

Les données sont ensuite comparées avec des séquences issues d’autres édifices et d’arbres multicentenaires récemment coupés. Les résultats permettent de dater la période d’abattage des arbres et donc la maison. Les études ont en effet montré que la construction avait lieu immédiatement après la coupe des arbres.

Plus les données sont nombreuses sur un territoire, plus la datation est facilitée. Ce type d’analyses enrichit le référentiel chronologique de l’architecture en pan de bois et permet d’orienter les travaux de restauration.

Une première maison à l’étude au cœur de Quimper

La première maison à bénéficier d’une analyse dendrochronologique est le n°13 rue Kéréon qui abrite la pâtisserie « Les Macarons de Philomène ». Les prélèvements sur les bois anciens ont été effectués fin avril 2021 par la société Dendrotech, en profitant de l’échafaudage installé pour la réfection de la façade.

Cette première intervention a été possible grâce aux facilités données par le propriétaire de la maison, les gérants de la pâtisserie et les artisans à l’œuvre sur l’échafaudage.

La datation des bois par dendrochronologie a fourni un indice supplémentaire dans la véritable enquête de terrain menée par Patrick Cathelain, ingénieur du patrimoine, pour retrouver l’origine de la maison et retracer son histoire. Relevé précis de la façade, observation des marques de charpentier, comparaison avec d’autres exemples, collecte de données auprès des acteurs du chantier… aucune piste n’a été négligée pour pouvoir aujourd’hui proposer une restitution graphique de l’évolution de la maison.

Une démarche scientifique régionale

Cette initiative s’inscrit dans une démarche scientifique menée à l’échelle régionale. Depuis 2019, l’inventaire du patrimoine de la Région Bretagne a engagé une enquête sur l’architecture urbaine en pan de bois, visant à étoffer les connaissances sur le sujet et à susciter des projets de mise en valeur et de réappropriation par les habitants.

En parallèle des autres démarches engagées, comme à Quimperlé dans le Finistère, cette étude participe à la construction d’un réseau actif en faveur de la connaissance de ce corpus architectural à l’échelle régionale.