Quimper dispose d’une police municipale depuis septembre 2021. Les agents de police municipaux se déplacent dans Quimper pour vérifier que la loi est respectée par les promeneurs : par exemple ils s’assurent que les chiens sont en laisse ou que les personnes ne sont pas ivres. Ils se déplacent à pied, en bus et en vélo. Ils travaillent avec la police nationale.
On les croise régulièrement, ils forment des trios : à pied, à vélo ou dans les bus, parfois en voiture, les policiers municipaux sont tous les jours dans la ville. Au printemps, ils seront dix (dont un conducteur canin), et l’effectif compte aussi un chef de service, un agent d’accueil (le poste de police se situe allée Couchouren) et trois agents de tranquillité publique. Ils sont placés sous l’autorité du directeur de la tranquillité publique et obéissent aux arrêtés communaux et travaille en collaboration avec la police nationale.
Photo : Pascal Perennec
Engagés au contact de la population
« Face à l’insécurité et aux nuisances du quotidien, aucun citoyen ne doit se sentir abandonné, expose Philippe Broudeur, adjoint chargé de la tranquillité publique, des anciens combattants et des politiques mémorielles. Tout n’étant pas du ressort de la police nationale, cet échelon de proximité était indispensable pour assurer le triptyque “prévention, cohésion sociale, répression”. »
« Les policiers municipaux constituent une équipe de professionnels investis, régulièrement formés, qui montrent un vrai engagement sur le terrain. Ils participent à la qualité de vie en faisant respecter par tous les règles du bien vivre ensemble. »
Priorité au dialogue
Ils font partie intégrante des forces de l’ordre et sont dépositaires de l’autorité publique, au même titre que les gendarmes et les policiers nationaux. « Nous luttons contre toutes les incivilités : routière, violence, consommation d’alcool, respect de la réglementation sur les chiens, de l’espace public, aide à la personne, résume Gildas Sigwart, chef de service. Il s’agit également de faire diminuer le sentiment d’insécurité. »
Ils se déplacent beaucoup, au gré des problématiques du terrain, avec priorité au centre-ville, aux quartiers de la gare et du Cap-Horn.
« Nous sommes tout d’abord dans la prévention, au contact des habitants, avec priorité à l’écoute, à la réactivité, au dialogue. » Ils sont facilement joignables également par téléphone et, visiblement, leur action est appréciée par la population.
Depuis leur arrivée en septembre, une part importante de leurs interventions concerne la consommation d’alcool (un arrêté municipal la limite sur la voie publique), la réglementation sur les chiens (un arrêté rend la laisse obligatoire et limite les regroupements statiques).
Ils ne seront pas dotés d’armes létales, mais disposeront de pistolets à impulsions électriques.
Coproduction de sécurité
« Nous travaillons en transversalité, animons et coordonnons les actions, précise Richard Joron, directeur de la tranquillité publique. Il s’agit de coproduction de sécurité. Il faut souligner la qualité des relations instaurées avec la police nationale. Nous sommes en liaison radio permanente avec ses agents et leur permettons d’être disponibles sur d’autres missions : le 17 a moins d’appels pour des rixes en ville, par exemple. »Les réunions mensuelles associent également la direction départementale de la sécurité publique.
Les services des deux polices se coordonnent ainsi pour de la surveillance : voie publique, bâtiments, établissements scolaires, marchés, fêtes, etc., pour la sécurité : circulation, fourrière, contrôles de vitesse, désordres sur l’espace public, ivresse publique manifeste, dépistage alcoolémie et stupéfiants, animaux errants, etc.
Par ailleurs, les partenariats sont très nombreux, avec des institutions, des organismes publics et privés des domaines sociaux, éducatifs, voir les encadrés) et continuent à se développer, y compris par le biais de réunions publiques. Il s’agit de mener collectivement une stratégie au bénéfice de tous, qui prend en compte tous les aspects de la vie des citoyens.
« Du bon travail »
« Les policiers municipaux font du bon travail, apprécie Sylvie, commerçante des halles. Je les ai vus en intervention : ils sont accessibles, humains. Pour autant, ils savent se faire entendre ! » Si elle estime qu’il y a peu de problèmes dans les halles, elle reconnaît qu’autour, « cet été, cela a été compliqué. Et le soir, quand je sors seule, je ne suis pas toujours tranquille. Mais le climat s’est apaisé. »
Photo : Pascal Perennec
Davantage de présence dans les bus
La présence de policiers municipaux dans les bus est de nature à rassurer les voyageurs et agents du réseau. C’est pourquoi, grâce à une convention entre la QUB et la Ville, ils ont une carte de transport et patrouillent dans les bus et aux arrêts, notamment en fin de journée et en fin de semaine.
Le poste de police municipale est ouvert du lundi au vendredi de 10h à 17h au 5 allée Couchouren (près du commissariat). Il est joignable à ces heures ainsi que le samedi au 02 98 11 76 87, puis à partir du printemps, du lundi au mercredi de 10h à 19h, du jeudi au samedi de 10h à 21h.
Une collaboration très constructive
José Trupin est commissaire de la police nationale. « Quimper est une ville où il fait bon vivre. Certes, il y a de la délinquance, mais nous continuons à agir pour assurer la sécurité et la tranquillité de tous. La police nationale a pour mission de prendre en compte les problèmes liés à la délinquance et aux incivilités rencontrés par nos concitoyens. Ainsi, en plus de nos tâches classiques d’assistance, de secours à la personne, de lutte contre les violences routières ou contre la criminalité nous pilotons trois groupes de partenariat opérationnel (GPO) sur le centre-ville, Kermoysan et le Braden. Ces dispositifs sont donc aujourd’hui renforcés et complétés avec la mise en place de la police municipale. Des interlocuteurs très divers, tels les élus, les bailleurs sociaux, les transporteurs, les représentants des Maisons pour tous, de l’Éducation nationale... font remonter à l’occasion de réunions régulières les problématiques, que nous cherchons à résoudre ensemble. La police municipale est un levier supplémentaire. Notre collaboration est déjà très constructive, permettant une répartition des tâches pertinente. »
Photo : Pascal Perennec
Une nouvelle dynamique
Le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) a été réactivé par la nouvelle équipe municipale. Présidé par la maire, il associe le préfet du Finistère, le procureur de la République, des représentants de la police et d’institutions et organismes publics ou privés concernés par la lutte contre l’insécurité, y compris routière. Ils définissent ensemble la politique à mener pour, entre autres, assurer la tranquillité publique. Après un diagnostic, une nouvelle dynamique est en place, le CLSPD se réunit régulièrement et des conventions partenariales ont été signées, dont une de coordination avec les forces de sécurité de l’État pour trois ans.
3 questions à Isabelle Assih, maire
"Oui, c’était un engagement de campagne. En effet, la tranquillité publique est un droit pour tous les habitants et assurer le vivre ensemble est un devoir pour nous, pouvoirs publics. Nous avons co-construit une politique visant à améliorer la sécurité. Elle se déploie dans le cadre du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance. La création d’un poste d’adjoint est aussi le signe d’une volonté d’y travailler sérieusement. Nous prévoyons des assises de la tranquillité publique en septembre 2022."
"Parce qu’elle était nécessaire. C’est une police professionnelle de proximité, au contact de la population, présente sur tous les quartiers. Ses agents favorisent l’écoute et la réactivité, luttent contre les incivilités du quotidien et la délinquance. Ils sont attentifs au maintien de l’ordre dans l’espace public, assurent la sécurité aux abords des écoles et le respect des zones piétonnes."
"Ils donnent de la lisibilité aux citoyens en centralisant les demandes et facilitent les relations, de manière très transversale, avec la police nationale, le Centre Communal d’Action Sociale, l’Établissement Public de Santé Mentale, SOS Médecins, des associations caritatives dans le cadre des maraudes, la fourrière animale, etc. Grâce à cette « coproduction de sécurité », il y a désormais une cohérence et davantage d’efficacité dans les actions. Il faudra du temps pour rattraper le retard pris ces dernières années mais les démarches engagées en une année témoignent de notre attachement à améliorer la tranquillité et la sécurité de toutes et tous."