Exposition présentée au musée des Beaux-Arts de Quimper du 15 décembre 2022 au 13 mars 2023, organisée avec le soutien exceptionnel du musée d'Orsay et coproduite avec le Palais Lumière d'Évian.
Commissariat scientifique
Leïla Jarbouai, conservatrice en chef au musée d'Orsay, arts graphiques et peintures,
Avec Géraldine Masson, collaboratrice scientifique arts graphiques au musée d'Orsay.
Commissariat général
Guillaume Ambroise, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée des Beaux-Arts de Quimper
Florence Rionnet, conservatrice, directrice-adjointe du musée des Beaux-Arts de Quimper,
Assistés de Virginie Guffroy, conservatrice-stagiaire (INP et INET)
Scénographie
Éric Morin, architecte-scénographe
Catalogue de l'exposition
Avec les contributions de Guillaume Ambroise, conservateur en chef, directeur du musée des Beaux-Arts de Quimper ; Caroline Corbeau-Parsons, conservatrice au musée d'Orsay, arts graphiques ; Isabelle Gaëtan, chargée d'études documentaires, arts graphiques, musée d'Orsay ; Leïla Jarbouai, conservatrice en chef au musée d'Orsay, arts graphiques et peintures ; Géraldine Masson, collaboratrice scientifique arts graphiques au musée d'Orsay ; Clémence Raynaud, conservatrice en chef au musée d'Orsay, architecture ; Florence Rionnet, conservatrice, directrice-adjointe du musée des Beaux-Arts de Quimper.
Éditions In Fine, 2022, 272 pages, 34 €
Le musée d'Orsay est riche d'une collection d'environ 55 000 dessins dont plusieurs centaines de carnets et de pastels, dessinés par plus de 6 000 artistes différents.
En raison de la fragilité́ des œuvres sur papier à la lumière, la majeure partie de ces feuilles est conservée en réserves et accessible au public pour consultation aux cabinets des arts graphiques du musée du Louvre et du musée d'Orsay.
Cette collection est à la fois vertigineuse et aléatoire : vertige du nombre, hasard des dons, legs, ventes, des opportunités, des personnalités, des rencontres, de la répartition entre collections nationales, qui permet d'esquisser une histoire de l'art de la période 1848-1914 comparable à un puzzle immense dont il manque toujours des pièces. Les dessins, provenant souvent de l'univers intime des artistes, sont moins connus et moins documentés que les chefs-d'œuvre exposés. Une exposition hors les murs d'une partie de la collection d'arts graphiques est donc l'occasion de la valoriser et de l'étudier, et de proposer un riche aperçu de la pratique du dessin durant la seconde moitié du XIXe siècle, à travers les aspects variés de ce medium, tant dans les techniques (pastel, fusain, aquarelle, encre, graphite...) que dans les usages (carnets de croquis, projets d'illustrations, belles feuilles de présentation...).
Le fil qui relie les arpenteurs choisis dans l'exposition est le rêve, non pas suivant son sens limité d'activité́ nocturne durant le sommeil, mais entendu au sens large de vie intérieure, de relation entre subjectivité́ et réalité́, de dépassement du visible, d'onirisme, de rêverie et d'imagination créatrice. L'exposition est une invitation au voyage, moins au voyage pittoresque qu'un voyage-vagabondage dans l'imaginaire poétique des artistes qui pénètrent la « seconde vie » qu'est le rêve et percent « ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. » (Gérard de Nerval, Aurélia). Grâce au pouvoir de l'imagination, ils créent « un monde nouveau » apparenté avec l'infini (Charles Baudelaire, Salon de 1859, « La reine des facultés »).
Le parcours s'articule à partir de cinq sections : Sous les paupières, Au fil des pages, Par monstres et merveilles, Expériences oniriques du paysage, De la musique avant toute chose.
DERRIÈRE LES PAUPIÈRES
Le modèle rêveur ou endormi, qui s'absente, est l'occasion pour le dessinateur d'explorer un regard autre : la vue échappe, l'œil clos ou dans l'ombre sont signes de vision, voire de voyance. « Ferme l'œil de ton corps afin de voir avant toute chose ta propre image par l'œil de l'esprit » (Caspar David Friedrich). Le leitmotiv du sommeil et des « belles endormies » permet de tenter de donner à voir « l'œil de l'esprit », de voyager « à l'intérieur de la vue » (Max Ernst). Ces figures sont dans un temps suspendu que l'artiste cherche à capter. Allégorie ailée du Sommeil, figures endormies aériennes ou lourdement terrestres, femmes plongées dans la lecture, visages ambigus entre statues et êtres animés, entre portraits et pures épures de profil, entre personnes et apparitions, toutes ces images partagent leur mystère. Les techniques graphiques employées, crayon noir, sanguine, fusain en particulier, sont les adjuvantes parfaites pour l'exprimer.
AU FIL DES PAGES
Les dernières décennies du XIXe siècle sont un véritable âge d'or pour les liens entre les arts et pour l'édition. Armand Rassenfosse puise son inspiration dans Baudelaire et Villiers de l'Isle-Adam. Luc-Olivier Merson illustre José Maria de Hérédia dans des éditions de luxe publiées mais a aussi le projet, inachevé, de travailler sur Macbeth de Shakespeare. Le musée d'Orsay conserve des séries entières de dessins réalisés à partir de textes (gouaches de Carlos Schwabe pour Le Rêve de Zola ; aquarelles et encres de Marie-Louise Amiet pour La Légende de Saint Julien L'Hospitalier de Flaubert, texte lui-même inspiré par des vitraux de la cathédrale de Rouen...). Des dessins de diverses séries de Maurice Denis, artiste très présent dans les collections, dont ceux pour Le Voyage d'Urien d'André Gide (1892), sont exposés. Moins que des illustrations, ces dessins sont d'après Gide, un « voyage fait ensemble » par le dessinateur et l'écrivain. Ce livre est l'histoire d'un voyage intérieur : « Ce voyage n'est que mon rêve, / nous ne sommes jamais sortis / de la chambre de nos pensées » (André Gide). Maurice Denis accompagne ce voyage imaginaire avec les sinuosités, le rythme et la mélodie des lignes.
PAR MONSTRES ET MERVEILLES
Créatures imaginaires, êtres hybrides, composites, angoissants ou ludiques, défis à la règle de la raison, naissent au fil des méandres de la ligne ou des rêveries de l'artiste. Un espace est dévolu aux chimères, œil -fleur, et autres êtres hybrides d'Odilon Redon inspirés par les « confins du monde imperceptible » (comme il l'écrit dans À soi-même).
Sont présentés squelettes et visions macabres de Julien-Adolphe Duvocelle, spectre (Gauguin), femmes fatales d'Émile Bourdelle et Gustave Moreau, inspirées par les mythes, légendes et contes (Artémis et La Péri), anges de l'enfance (Gustave Doré), jardins merveilleux (Dulac), paysages mystérieux (Gustave Moreau) ou monstrueux (Léopold Chauveau).
EXPÉRIENCES ONIRIQUES DU PAYSAGE
Cette section sur le paysage s'inspire en partie de la philosophie bachelardienne des éléments, feu, eau, air et terre. « On ne rêve pas profondément avec des objets. Pour rêver profondément, il faut rêver avec des matières. » « On rêve avant de contempler. Avant d'être un spectacle conscient tout paysage est une expérience onirique. » écrit Gaston Bachelard dans L'eau et les rêves.
Sont réunis ici des paysages dynamiques, arbres et forêts, gouffres et abîmes, cimes, nuages et rivages, traversés par le mouvement de lignes de routes, l'élancement des arbres, la chute ou l'ascension, la fugacité des nuages...
Des paysages « états de matière » (en référence à l'expression paysages « états d'yeux » de Degas) sont rassemblés : fusains brumeux ou rugueux (Pointelin), pastels iridescents pour des ciels marins (Boudin) et des nocturnes urbains (Nocturne de Degouve de Nuncques).
DE LA MUSIQUE AVANT TOUTE CHOSE
Cette mélodie des lignes et des couleurs assure la transition avec la dernière section de l'exposition, autour de la musique, tant sujet que modèle pour un art qui préfère la suggestion à la représentation. Amateur de Wagner, de Clara et Robert Schumann, de Brahms et Berlioz, Fantin-Latour cherche moins à illustrer des thèmes musicaux qu'à exprimer l'indicible. Manet croque son orchestre comme des notations musicales. Ernest Laurent, proche ami de Seurat, s'intéresse à l'écoute et tente de capter l'attention rêveuse des spectateurs – auditeurs du Concert Colonne. Le compositeur apparaît également à travers le dessin de son masque, très présent dans les ateliers d'artistes à la fin du siècle (Mariano Fortuny) et dans un spectaculaire Temple à la pensée de l'architecte François Garas.
VISITES
Visite de l'exposition (1h30)
Les dimanches 18 décembre, 29 janvier et 12 février à 15h
Tarifs : 6,50 - 3,50 euros (tarif réduit)
E-réservation obligatoire sur www.mbaq.fr
Les micro-siestes
Les samedi après-midi, en 15 min, un guide vous fait découvrir l'exposition temporaire Les Arpenteurs de rêves.
Programme à la carte !
Samedi 14 janvier, 11 février et 11 mars à partir de 15h
Visite comprise dans le billet d'entrée - Sans réservation
Visite-atelier : c'est vous les artistes !
Les dimanches 22 janvier et 12 mars à 15h
Parcourez l'exposition en découvrant les différentes techniques de dessin, vous saurez tout sur le travail des artistes exposés !
À partir de 15 ans - Durée : 1h30
Tarifs : 6,50 - 3,50 euros (tarif réduit)
E-réservation obligatoire sur www.mbaq.fr
Slow visite avec Gaëlle Piton (1h15)
Samedi 7 janvier de 10h à 11h15 et dimanche 8 janvier de 14h30 à 15h45
Commencez l'année en douceur, le musée vous propose une visite guidée entre conscience et rêves avec Gaëlle Piton, sophrologue et instructrice de méditation.
A partir de 15 ans
Prix : 6,50 - 3,50 euros (tarif réduit)
E-réservation obligatoire sur www.mbaq.fr
ATELIERS ET RENCONTRES
Dis-nous Marine, comment on restaure un dessin ?
Avec Marine Letouzey, restauratrice
Samedi 4 février de 10h30 à 12h
Rencontrez Marine, restauratrice spécialisée en arts graphiques, qui vous dévoilera les secrets des différentes techniques.
Trucs et astuces – Le dessin
Avec Marine Letouzey, restauratrice
Samedi 4 février de 14h30 à 16h
Marine Letouzey, restauratrice d'arts graphiques, vous propose un atelier haut en couleur. Travaillez les pigments naturels et synthétiques et repartez avec votre boîte de pastels !
Groupe limité à 9 personnes. Tarif : 5 euros
E-réservation sur www.mbaq.fr
De la musique avant toute chose
Le conservatoire de musique et de théâtre de Quimper s'invite au musée pour vous faire vivre des instants musicaux du XIXe siècle. Les thématiques du rêve, de l'imaginaire et du sommeil y seront abordées !
La harpe s'invite au musée
Avec Nolwenn Arzel, harpiste et les élèves harpistes du conservatoire
Samedi 14 janvier à partir de 14h30
Dimanche 5 février à partir de 14h30 - Salle Lemordant
Récital de piano (sous réserve)
Samedi 28 janvier à partir de 14h30
Improvisation musicale entre rêves et mouvements
Avec les élèves du cours d'improvisation musicale et les danseurs de la MPT d'Ergué-Gabéric
Samedi 4 mars à partir de 14h30
Arpenteurs de scène – Du théâtre au musée
Avec les élèves du conservatoire
Mercredi 8 mars – deux sessions : 16h et 16h45
Sans réservation
JEUNE PUBLIC
Un livret-jeux est distribué gratuitement à l'accueil pour découvrir en autonomie l'exposition Les Arpenteurs de rêves. À partir de 7 ans.
L'heure des tout-petits
Le musée propose, lors des vacances, la visite de l'exposition aux plus jeunes visiteurs.
Mardi 27 décembre à 10h30
Durée 1h - De 4 à 6 ans - Limité à 8 enfants, un accompagnateur bienvenu si souhaité
Tarif 3,20 € ou 2 tickets Atout-sport
E-réservation obligatoire sur www.mbaq.fr
Fabrique ton Attrape-Rêve
Dans la légende amérindienne, les attrapes-rêves, face au soleil, ont le pouvoir de laisser passer les beaux rêves et d'emprisonner les cauchemars. Lorsque les rayons du soleil réapparaissent au petit matin, ils brûlent les mauvais rêves capturés pour ne laisser que les bons.
Après une courte présentation de l'exposition Les Arpenteurs de rêves, lance-toi dans la fabrication de ton attrape-rêves !
Lundi 19 décembre de 10h à 11h30 (de 7 à 15 ans)
Tarifs : 3,50 €
E-réservation obligatoire sur www.mbaq.fr
Avec le concours de l'association des Amis du musée
Du dessin d'architecte au dessin de peintre
Cycle thématique de cinq séances d'1h30, les mercredis, de 18h30 à 20h00,
Pôle universitaire Pierre-Jakez-Hélias, 18, avenue de la Plage des Gueux, Quimper
L'enseignement du dessin repose depuis la Renaissance sur une formation académique : étude de la perspective, dessin d'après les œuvres réputées des grands maîtres, puis dessin d'après ;nature. Les artistes du XIXe siècle, qu'ils soient peintres, sculpteurs ou architectes, ont bénéficié de cet enseignement dont la rigueur en a fait d'excellents dessinateurs, capables de traduire fidèlement l'apparence des choses quel que soit le médium considéré.
Ce cycle propose un parcours dans l'art de la seconde moitié du XIXe siècle sous un double prisme : découvrir la diversité des techniques graphiques et s'interroger sur la fonction attribuée au dessin selon la discipline artistique considérée. La diversité des approches proposées et des artistes abordés reflète l'intense créativité de l'époque.
Plusieurs sessions ont eu lieu depuis le mois d'octobre sur les sujets suivants :
De nouveaux rendez-vous seront prochainement organisés.
Modalités pratiques
Pôle universitaire Pierre-Jakez-Hélias, 18 avenue de la plage des Gueux, Quimper
Renseignements à l'accueil du musée ou au 02 98 95 45 20.
Les inscriptions se font pour le cycle complet de 5 conférences.
Plein tarif : 43.50 €
Tarif réduit (moins de 26 ans, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA et de l'AAH) : 26 €
Inscription sur le site internet de l'Ecole du Louvre (paiement par carte bancaire ou par correspondance avec paiement par chèque en téléchargeant la fiche d'inscription).
Riche de plusieurs milliers de feuilles, le cabinet d'arts graphiques du musée des beaux-arts de Quimper expose par rotation ses collections en suivant l'actualité des événements qui rythment la vie de l'institution. Pour faire écho à l'exposition Les Arpenteurs de rêves, dessins du musée d'Orsay, une vingtaine d'œuvres de la période du musée d'Orsay (1848-1914) ont été sélectionnées pour être présentées au public. Parmi elles figurent des chefs d'œuvre comme le Paysage du Pouldu de Charles Filiger (1863 – 1928).
L'ensemble de ces feuilles illustre la diversité des pratiques : des esquisses, comme le dessin au crayon noir La Conception de Georges Lacombe, des aquarelles très abouties de Filiger en passant par des œuvres singulières comme le curieux pastel Sabot de Claude-Émile Schuffenecker.
Les Bretonnes du Pouldu de l'Irlandais Roderic O'Conor, le Paysage du Danois Mogens Ballin, ou l'Étude de Bretonnes de Jens Ferdinand Willumsen témoignent de l'universalité de ces collections et de leur ouverture sur le monde depuis Pont-Aven et ses environs. D'autres œuvres, plus abouties, se rattachent au néo-classicisme, à l'École de Barbizon et au symbolisme. Nous avons aussi fait le choix d'exposer des paysages comme le croquis de Jean-Julien Lemordant, Étude pour le départ du pardon et des études de paysages du littoral breton par Louis Gabriel Eugène Isabey, Auguste Allongé ou Maxime Maufra.
Horaires d'ouverture
Tarifs
Visite libre en individuel
Visite guidée en individuel
Groupes adultes sur réservation (à partir de 12 personnes)
Scolaires/enseignants
Pour toute réservation : accueil.musee@quimper.bzh
Ressources pédagogiques en ligne sur www.mbaq.fr
La Fabrique à rêves
Permis de toucher ! Pour une visite réussie en autonomie, le musée met à votre disposition une salle ludique et pédagogique "La Fabrique à rêves". Vous y trouverez un coin lecture, un arbre à rêves, un jeu de société ainsi que plein d'autres surprises. La Fabrique à rêves est en accès libre durant la totalité de l'exposition Les Arpenteurs de rêves.
Accès au musée