Dans le cadre de la réhabilitation du théâtre Max-Jacob, la ville de Quimper lance un appel aux dons pour ses travaux d’ordre patrimonial, en lien avec la Fondation du patrimoine.
La campagne de financement participatif sera lancée le 9 septembre, lors du Forum des associations.
En parallèle, la Ville organisera du 10 au 24 septembre une vente aux enchères des célèbres fauteuils rouges du théâtre à l’italienne.
Le projet de restauration du « vieux théâtre »
En novembre prochain, des travaux de restauration du théâtre Max-Jacob débuteront, menés par la ville de Quimper.
Le chantier vise notamment à retrouver la qualité patrimoniale du lieu, terni par l’usure du temps et les aménagements successifs.
Les travaux concernent l’extérieur, inscrit au titre des monuments historiques, comme l’intérieur, non protégé. L’escalier monumental et ses candélabres, ainsi que les façades (maçonneries, menuiseries), seront restaurés. La toiture fera l’objet d’un entretien.
Les aménagements qui altèrent la qualité des espaces seront supprimés pour retrouver les dispositions d’origine : sas d’entrée repensé, cloisons occultant les fenêtres hautes dans la salle.
La restauration du décor intérieur comprendra le pavement en mosaïque du hall d’entrée, les décors en staff du hall et de la salle.
Une restitution de l’ancien plafond sera proposée dans la salle.
Les dessous de scène, précieux éléments historiques, seront conservés avec, si possible techniquement, le projet de les remettre en fonction lors de certaines représentations.
Au programme également (autres travaux) : mise en accessibilité pour le public et les artistes (avec notamment l’installation d’un ascenseur), reconfiguration de la salle pour un bon confort d'écoute et de visibilité et une nouvelle jauge d’environ 300 spectateurs (250 dans le parterre et 50 dans les balcons), réouverture des balcons au public, refonte du bloc scène et de ses espaces servants, mise aux normes et à niveau des équipements scéniques, mise aux normes des équipements techniques du bâtiment (système de sécurité incendie, désenfumage, installations électriques, chauffage, plomberie, …), traitement acoustique et thermique de la salle.
Un financement participatif
Le coût des travaux d’ordre patrimonial s’élève à 1,5 million d’euros HT (sur un budget total d’environ 4,6 millions d’euros HT). Cette opération peut faire l’objet de subventions de la part de l’Etat, du Conseil régional et du Conseil départemental pour les parties protégées au titre des monuments historiques.
Pour l’aider à financer le reste à charge de la collectivité, estimé a minima à un million d’euros, la ville de Quimper a passé une convention de partenariat avec la Fondation du patrimoine. Elle permet d’organiser une campagne de financement participatif.
Cette mobilisation du mécénat populaire permet à toutes les personnes attachées à la valorisation du patrimoine d’apporter une contribution financière à la restauration du théâtre, tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt.
Créée par la loi du 2 juillet 1996, la Fondation du patrimoine est un organisme privé reconnu d’utilité publique qui oeuvre à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine français. Son statut lui permet de délivrer des reçus fiscaux pour les dons perçus.
Pour le donateur, les sommes versées à la Fondation du patrimoine dans le cadre de la campagne de financement participatif sont déductibles :
Ainsi un don de 20€ représente pour le donateur une dépense réelle de 6,80 €, un don de 100€, un coût réel de 34€.
La campagne de financement participatif sera lancée le 9 septembre, dans le cadre du Forum des associations. Les Quimpérois pourront retrouver au parc des expositions un stand dédié au théâtre Max-Jacob (n° 208).
Le petit plus !
En fonction du montant des dons, de petits cadeaux et des visites privilégiées viendront remercier les contributeurs. Les contreparties sont offertes aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises ayant effectué un don.
Pour les particuliers :
Pour les entreprises :
Faire un don : mode d’emploi
Trois solutions s’offrent aux personnes désireuses de contribuer à la collecte :
Une vente aux enchères des fauteuils
En parallèle de la campagne de financement participatif, la ville de Quimper organisera du 10 au 24 septembre une vente aux enchères des célèbres fauteuils rouges du théâtre Max-Jacob.
Modalités :
Un théâtre Belle Epoque…
A l’aube du XXe siècle, alors que Brest et Morlaix, sont toutes deux dotées d’un théâtre, Quimper ne dispose toujours pas de salle de spectacle faute de terrain disponible. En 1893, la Ville reçoit en legs un terrain situé sur les bords de l’Odet, à mi-chemin entre la gare et le centre-ville. Le legs impose d’y construire un hospice pour vieillards mais, au terme d’une longue bataille juridique, la municipalité obtient le droit d’y construire un théâtre. Max Jacob raconte cet épisode dans son livre Le Terrain Bouchaballe. Lui-même apprécie de se rendre au théâtre avec sa mère écouter des pièces d’Offenbach.
Le théâtre Max-Jacob, conçu par l’architecte Georges Lafont, est inauguré en 1904. Il s’inscrit dans un environnement de verdure dédié à la promenade. La façade principale rappelle l’architecture des casinos de villes thermales comme Evian et Vichy. Elle s’ouvre sur trois grandes baies en plein cintre flanquées de deux pavillons couronnés d’un dôme. La sculpture de la façade est confiée à Emile Gaucher.
L’intérieur de ce théâtre à l’italienne comprend un vestibule qui s’ouvre de part et d’autre sur le foyer et la buvette. La salle, légèrement en pente, comprend à l’origine 400 places. A l’étage, un balcon est aménagé en porte-à-faux, sans aucune colonne d’appui. La scène s’ouvre sur la salle par un cadre de scène formé d’un arc en anse de panier. Derrière se trouve le magasin des décors. Sous la scène, subsiste l’une des rares machineries anciennes conservées en France, permettant les changements de décors et les apparitions par des trappes. Le décor en staff du cadre de scène et du balcon est dû à Adrien Karbowski. Il s’inspire de la végétation locale avec des guirlandes d’hortensias, de pins et d’ajoncs.