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La ville de Quimper présente son Atlas de la Biodiversité Communale

La ville de Quimper présente son Atlas de la Biodiversité Communale

La ville de Quimper présente son Atlas de la Biodiversité Communale Atlas de la biodiversité
Le 03/06/2024 • Mis à jour le 07/06/2024 | 14h04

Dans un contexte d’érosion de la biodiversité, la ville de Quimper est soucieuse d’agir concrètement pour préserver son patrimoine naturel. Mais pour bien préserver, il faut d’abord bien connaître. La municipalité a donc décidé en 2022 de se doter d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC).
Après plusieurs inventaires réalisés ces deux dernières années, la Ville présente une synthèse de cet atlas, permettant au plus grand nombre d’en savoir plus sur la biodiversité quimpéroise.

L’Atlas de la Biodiversité Communale s’inscrit dans une démarche nationale. C’est un projet initié au niveau communal ou intercommunal, soutenu par l’Office Français de la Biodiversité, et permettant d’impliquer un maximum d’acteurs locaux.
L’objectif est de valoriser et préserver la biodiversité, de cibler des actions de préservation ou de restauration au besoin. Une biodiversité riche est un marqueur d’un cadre de vie agréable. Cela participe à la bonne qualité de l’eau, de l’air et cela permet de maintenir des sols vivants.

Cet ABC permet d’avoir des données précises, des connaissances écologiques factuelles et d’identifier les écosystèmes fragiles. C’est un outil de partage de la connaissance et un outil d’aide à la décision, notamment pour les projets d’aménagements et les politiques publiques en y intégrant les enjeux de diversité écologiques du territoire.

Pour élaborer les inventaires les plus exhaustifs de la faune et de la flore locales, ainsi que des milieux naturels, la collectivité a fait appel, pendant les deux ans de réalisation de l’ABC, à différents partenaires, à commencer par le bureau d’étude spécialisé TBM Environnement. L’association Bretagne Vivante et surtout les habitants ont également été mis à contribution pour enrichir ces inventaires.

Au total, pas moins de 12 sites ont été passés au peigne fin pour y inventorier les différentes espèces végétales, les reptiles, mammifères, oiseaux et autres insectes présents sur les lieux.

Cet inventaire a donné lieu à une synthèse bibliographique qui sera très bientôt consultable par tous (en version numérique sur quimper.bzh et en support papier).

Une réunion de restitution publique est notamment organisée le vendredi 7 juin à 18h30 à la médiathèque Alain-Gérard (ouverte à tous).

Un projet en trois phases et de premiers constats

La première phase d’inventaire bibliographique a permis d’étudier et de synthétiser dans un Système d’Information Géographique (SIG) plus d’une centaine d’études déjà effectuées à ce jour sur les espèces connues (faune et flore).

La seconde phase consistait en un travail d’inventaire de la faune sur une dizaine de sites : oiseaux, chauves-souris, insectes, amphibiens… Ce travail de terrain s’est achevé début 2023. Il complète l’inventaire global de la commune et fournit à la collectivité une photo représentative de la biodiversité de la faune sur une année.
Lors de la troisième phase, l’ensemble des données a été hiérarchisé et synthétisé.

Ce travail global a permis de mettre en évidence les enjeux, les espèces patrimoniales, certains éléments de la trame verte et bleue, notamment les corridors écologiques qui permettent de connecter des espaces naturels entre eux.
Le but est ainsi de contribuer à la connaissance générale, de donner des éléments clairs, facilement accessibles pour servir d’aide à la décision pour les politiques d’aménagement, de préservation ou de restauration d’espaces naturels. Des actions, des mesures de gestion ou de restauration des espaces naturels ou des mesures de valorisation à destination du grand public vont également être proposées.

Un tour d’horizon des espèces inventoriées sur le territoire a ainsi été réalisé. Ces données ont notamment permis de répertorier les grands types de végétation : cultures, pâtures, boisements mésophiles ...
On a pu relever l’importance du bocage et la faible présence de végétations à l’enjeu patrimonial important (zones humides, tourbières…).
Concernant la flore, si l’on a comptabilisé 544 espèces depuis 2012, 14 seulement bénéficient d’un statut protégé, et 11 d’une rareté notable.

Il est intéressant de noter également l’évolution du nombre de certaines espèces. L’avifaune notamment, comme les mammifères terrestres ou les arthropodes, ont connu une chute notable de leurs effectifs en 10 ans. L’appauvrissement de la biodiversité est une réalité concrète.

Parmi les espèces patrimoniales d’oiseaux observées : le petit gravelot, le râle d’eau, le grand corbeau, le faucon pèlerin, l’autour des palombes, le bouvreuil pivoine, le bruant des roseaux, le bruant jaune, le goéland argenté, le faucon hobereau et la mésange nonette.

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De gauche à droite : petit gravelot, bouvreuil pivoine et faucon pèlerin

Chez les mammifères, les espèces patrimoniales qui ont été observées sont le lapin de garenne, la loutre d’Europe et le campagnol amphibie.

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De gauche à droite : lapin de garenne, loutre d’Europe

Des pistes d’actions pour la Ville

Outre le maintien des pratiques sans pesticides, de nombreuses actions sont et seront progressivement mises en oeuvre par la Ville et ses partenaires pour préserver la biodiversité sur l’ensemble de son patrimoine. Il s’agit de mettre en oeuvre des mesures spécifiques, adaptées à chaque milieu. Par exemple :

  • Une fauche bisannuelle des prairies pour augmenter la diversité floristique et limiter l'embroussaillement.
  • La replantation de haies avec des essences locales pour maintenir les corridors écologiques.
  • La lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
  • Le reprofilage des berges et l’organisation de pêches pour vider les plans d'eau.
  • La restauration et le maintien des milieux tourbeux et humides par la suppression des bouleaux et saules, la fauche avec exportation, la surveillance des espèces envahissantes.
  • La création de refuges pour la faune par l’aménagement de passages adaptés, en complément du confortement des continuités écologiques.
  • L’écopâturage de prairies avec des cheptels de bovins et d’ovins.

A une échelle plus large, l’ensemble des actions de la Ville ont été reconnues par l’Agence bretonne de la biodiversité, qui lui a décerné le label « Territoire engagé pour la nature » sur la période 2024-2026 pour des actions déjà engagées, telles que :

  • L’aménagement du vallon de Kermabeuzen,
  • La végétalisation des cours d’écoles ou l’accompagnement des initiatives de la population et des acteurs de la ville,
  • Des actions d’ores et déjà programmées, telles que l’élaboration d’un projet territorial en faveur de la biodiversité,
  • Ou encore la réalisation de plans de gestion pour les espaces naturels les plus fragiles tels que les tourbières ou les boisements.