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2024-2026 : le musée des Beaux-Arts fait sa mue

2024-2026 : le musée des Beaux-Arts fait sa mue

2024-2026 : le musée des Beaux-Arts fait sa mue Musée des beaux-arts de Quimper
Le 08/11/2024 • Mis à jour le 08/11/2024 | 14h49

30 ans après les travaux d’envergure réalisés au musée par l’architecte Jean-Paul Philippon, la ville de Quimper lance une importante campagne de travaux sur le bâtiment construit en 1872.

Les travaux de rénovation énergétique devraient permettre au bâtiment de retrouver des conditions optimales de conservation et d’assurer la parfaite étanchéité de ses toitures.
De manière simultanée, la réhabilitation des espaces intérieurs sera entreprise. Elle permettra, à terme, d’aboutir à plus de fluidité dans les parcours de visite des collections permanentes et d’offrir de nouveaux espaces d’accueil, de convivialité ainsi qu’une nouvelle boutique.

Cette période de fermeture donnera également lieu à un important chantier des collections. Ce dernier a pour objectif d’assurer une veille sur l’état sanitaire des fonds conservés et de procéder à la restauration de certaines œuvres ainsi qu’à des campagnes photographiques. Ce travail sera couplé à la rédaction d’ouvrages dont la parution est prévue pour la réouverture du musée au printemps 2026.

Enfin, de manière concomitante, le musée se déploiera hors de ses murs, que ce soit par le biais de dépôts d’œuvres dans d’autres musées en France (Orléans, Besançon, Pont-Aven, etc.), par des prêts en France ou à l’international ainsi que par des expositions de reproductions dans divers lieux quimpérois.

De nombreux ateliers, des conférences et diverses animations rythmeront aussi cette période de fermeture afin de permettre au musée de garder le lien avec ses publics.

Des nouvelles du chantier…

Avant le lancement des grands travaux de rénovation énergétique en mars 2025, le musée a entamé à sa fermeture une période intense de préparation du chantier. Celle-ci va se dérouler en plusieurs étapes.

La priorité est donnée à la mise en sécurité des œuvres pour leur bonne conservation durant la période des travaux. Pour se faire, 650 œuvres vont être déplacées au sein du bâtiment, soit dans les réserves, soit dans des zones qui resteront climatisées jusqu’à la fin du chantier. Les œuvres de très grands formats, inamovibles, seront protégées in situ.

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En parallèle, certaines peintures partiront pour être exposées dans d’autres musées en France tandis que d’autres seront prêtées pour des expositions temporaires comme c’est le cas chaque année. En novembre, un chantier des collections va être lancé. Il se poursuivra jusqu’en décembre 2025 en procédant par typologie d’objets. La première phase concernera les peintures sur bois. Suivront les objets d’art. Céramiques, grès, biscuits de porcelaine et bijoux seront regroupés dans un espace qui leur est dédié. Ces œuvres, très délicates à transporter, feront l’objet d’un constat d’état.

Certaines seront juste dépoussiérées tandis que d’autres, prévues dans le nouvel accrochage, seront restaurées par des restaurateurs agréés spécialisés dans les arts du feu et du métal. Cette phase dite de récolement sera suivie d’une campagne photographique complète qui sera programmée dans les mois à venir. Mais, avant celle-ci, les objets seront conditionnés dans des emballages sur mesure et une première réflexion sera amorcée sur les soclages dans la perspective de leur future présentation au sein des collections permanentes.

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Simultanément, un travail rédactionnel sera entamé pour permettre la publication en 2026 d’un ouvrage sur ces collections peu connues de nos visiteurs.
Le chantier des collections se poursuivra en décembre et au début de l’année 2025 sur les sculptures, avec un programme de restauration, avant que ne soit engagé le travail sur les peintures dans le courant de l’année prochaine.

En parallèle, le dernier semestre 2024 et le début de l’année 2025 seront marqués par une période active de réflexion et de projection sur l’avenir de l’équipement. La période de fermeture du musée offre en effet l’opportunité de procéder à divers aménagements et relectures qui pourront être déterminants dans les années à venir. Au tout premier rang de ceux-ci s’inscrit la refonte totale du parcours de visite des collections permanentes. Celle-ci est capitale car elle doit être envisagée comme la première phase de la métamorphoseque devrait connaître le musée dans les années à venir. L’enjeu majeur est renouveler la présentation du fonds existant, d’en livrer des clés de lecture pour un public élargi tout en répondant à la nouvelle définition des musées édictée par l’ICOM qui prône un lieu « accessible et inclusif » « au service de la société ».

Côté coulisses toujours, les agents techniques du musée entameront un long travail de réhabilitation intérieure du bâtiment et aideront la responsable des publics à la mise en œuvre de nombreux projets hors-les-murs. Car en effet, bien que le bâtiment soit fermé, le musée, en tant qu’entité, reste en contact étroit avec les Quimpérois grâce à une riche programmation d’expositions de fac-similés, de visites, d’ateliers et de conférences qui permettront à tous de découvrir autrement ses collections.

Les œuvres du musée voyagent…

Afin d’assurer le rayonnement du musée et des collections malgré la fermeture, des œuvres seront déposées dans plusieurs musées français.

Huit chefs-d’œuvre des peintres Georges Lacombe, Émile Bernard, Paul Ranson, Félix Vallotton, Paul Sérusier et Paul Gauguin prennent le chemin du musée de Pont-Aven pour un séjour d’une année. Les Lavandières de la nuit de Yan’ Dargent se joignent à ce cortège dans la perspective de l’exposition « Sorcières (1862-1914) » qui ouvrira en juin 2025.

Le musée des Beaux-Arts d’Orléans reçoit en dépôt huit œuvres majeures de nos collections dont Sainte Madeleine en prière de Guido Reni, Vénus endormie par Nicolo dell’Abate, ou encore le Portrait de mademoiselle de Cabarrus de Théodore Chassériau. Elles intègreront les salles du musée jusqu’à la fin de l’année 2025.

À Orléans toujours, Le Poète Max Jacob de Roger Toulouse rejoint le CERCIL, musée-mémorial des enfants du Vel d’Hiv’, centre d’histoire et de mémoire, pour la durée des travaux.

Le musée vient chez vous !

Toute structure quimpéroise peut faire appel au service de médiation du musée pour organiser dans ses locaux :

  • des visites à partir de projections ou de reproductions encadrées. Les thématiques sont inépuisables : les chefs-d’œuvre du musée, le paysage, les marines, l’école de Pont-Aven, le portrait, Max Jacob, les femmes artistes…
  • des ateliers d’arts plastiques à partir d’œuvres du musée en utilisant des techniques simples (crayons à papier, crayons aquarellables, feutres, pastels, collage)
  • une exposition de reproductions (pourquoi pas sélectionnée par vos membres ?).

Écoles, résidences, foyers de vie ou d’accueil temporaire, associations du champ de l’éducation, de la petite enfance, du social, du tourisme, du handicap, n’hésitez pas ! Ces actions sont gratuites et conçues en collaboration avec le musée, menées avec les guides de la Maison du patrimoine, service municipal Ville d’art et d’histoire. L’art est au service de tous.

Même fermé, le musée poursuit ses animations…

Visites sensorielles
« Le musée chez les bébés »

  • Jeudi 21 novembre à 9h30 et à 10h45
  • Jeudi 12 décembre à 9h30 et à 10h45

Au relais Petite Enfance à Penhars
Réservation à partir du 20 du mois sur rpe@quimper-bretagne-occidentale.bzh

Visite – atelier d’arts plastiques
« À l’ombre de mon arbre »

  • Samedi 9 novembre à 15h

Au Conservatoire Musique et Théâtre de Quimper, 5-7 rue des Douves
Réservation sur www.conservatoire.quimper.bzh

Le musée des Beaux-Arts de quimper

Situé au cœur de la capitale cornouaillaise, face à la cathédrale Saint-Corentin, le musée des Beaux-Arts de Quimper a été créé en 1864 à la suite du legs consenti à sa ville natale par le comte Jean-Marie de Silguy. Inauguré en 1872, le bâtiment à la façade palatiale sert d’écrin à cette remarquable collection de peintures et de dessins.

Après une première rénovation en 1976, le musée a fait l'objet de 1991 à 1993 d'importants travaux d'extension et de restructuration qui ont permis, outre l'accroissement des surfaces d'exposition et l'aménagement de nouvelles structures d'accueil, de reconstituer selon sa disposition initiale l'ensemble du décor réalisé par Lemordant en 1905-1909 pour les salles à manger de l'hôtel de l'Epée à Quimper. L'ensemble des travaux a été dirigé par l'architecte Jean-Paul Philippon.

Les collections du musée

Enrichies progressivement par divers dons, legs, dépôts et achats, les collections du musée des Beaux-Arts de Quimper comptent aujourd'hui parmi les plus riches de Bretagne et de province. Le fonds de peintures anciennes, issu pour l'essentiel du fonds de Silguy, se répartit entre trois principaux courants : les Écoles du Nord qui forment un ensemble xviie particulièrement riche et cohérent des Flamands aux Hollandais (Van Haarlem, Rubens Van Mol, de Grebber...), l'École italienne moins homogène mais néanmoins de grande qualité avec des toiles de Bartolo di Fredi, Dell'Abate, Guido Reni, Solimena...). Enfin, représentant environ la moitié du legs initial, l'École française est particulièrement riche pour les xviiie et xixe siècles (Boucher, Fragonard, Hubert Robert, Labille-Guiard, Meynier, Chassériau, Corot, Boudin...).

Le musée s’enorgueillit également de conserver un exceptionnel fonds breton constitué dès les années 1870 à partir de dépôts de l’État ou d’achats au Salon annuel.

Ces peintures, souvent de grand format, illustrent les différents thèmes qui, depuis le début du xixe siècle, fascinent les artistes : le légendaire avec Luminais et Yan' Dargent, les paysages maritimes avec Gudin ou Regnault, la vie quotidienne et religieuse avec Perrin, Leleux, Guillou et Jules Breton. L'École de Pont-Aven constitue l'une des autres grandes richesses du musée. Aux œuvres marquantes de Sérusier, Bernard, Maufra, Meijer de Haan... s’ajoutent quelques œuvres nabies (Lacombe, Vallotton, Denis...) et symbolistes (List, Harrison...).

Enfin le musée des Beaux-Arts de Quimper vient de mettre en valeur ses collections du xxe siècle qui, pour beaucoup d’entre elles ne pouvaient être exposées jusqu’alors. Pas moins de 100 œuvres sont ainsi réparties sur près de 200 m² contre une vingtaine sur à peine 30 m² auparavant.
Sans être exhaustif, l’art du xxe siècle est bien représenté dans les collections du musée à travers des œuvres issues des courants les plus divers : le fauvisme avec les toiles d’Albert Marquet et de Jean-Julien Lemordant, le cubisme avec deux tableaux d’André Favory (Paysage cubiste, champs de blé en Bretagne et Les Rochers, environs de Ploumanach, le surréalisme à travers les pièces maîtresses d’Yves Tanguy (Le Pont, 1925) de Pierre Roy (Querelle dhiver, 1940 ou de Jacques Hérold (Portrait de Sonia Veintraub, 1934).
Le passage à l’abstraction se révèle quant à lui dans les ensembles sensibles de Jean Deyrolle, Jean Bazaine et Alfred Manessier avant d’ouvrir sur l’abstraction pure d’André Marfaing et de Geneviève Asse.
Autre point fort des collections quimpéroises, le fonds consacré au poète et peintre quimpérois Max Jacob (1876-1944). La vie et l'œuvre du Quimpérois sont illustrés par un ensemble de dessins, gouaches, photographies exposés par roulement. Ainsi que des gravures, dessins, peintures, céramiques... de ses illustres amis (Picasso, Cocteau, de Belay, Léonardi). Enfin le musée conserve un fonds dédié à Jean Moulin qui, sous le pseudonyme de Romanin, pratiqua le dessin et la gravure tout en collectionnant les œuvres de quelques artistes renommés. Ce fonds est exposé par rotation sur des thèmes choisis.