Quand il n’est pas sur la scène du Lido à Paris, Romain Cabon est sur la route. À 30 ans, ce Quimpérois s’est fait un nom dans la grande famille du cirque.
Avec son numéro d’acrobatie aérienne, il multiplie aujourd’hui les spectacles sur les scènes du monde entier. Grâce à un travail acharné et une passion de tous les instants, il a ainsi réalisé son rêve d’enfant.
À huit ans, j’ai participé à une semaine d’initiation au cirque, à la MPT d’Ergué-Armel. Cela a été le déclic. Je me suis alors équipé en matériel de jonglerie et j’ai commencé des petits spectacles. Le cirque est devenu une passion et j’ai voulu aller plus loin. J’ai quitté l’école en fin de seconde avec le soutien de mes parents. Je suis alors parti à Rennes pour intégrer l’École de Cirque, le Big Bang Circus et y suivre une formation professionnelle. J’avais 16 ans - c’est jeune - mais il est important de commencer tôt si on veut continuer sur cette voie car il faut travailler sa condition physique et cela demande beaucoup de temps !
À Rennes, j’ai suivi une formation complète. Je pratiquais la danse, l’acrobatie, le jeu d’acteur. Je voulais me démarquer, c’est pour cela que j’ai choisi l’aérien, car peu de garçons pratiquent cette discipline. À 18 ans, j’ai intégré l’Académie Fratellini, à Paris. J’ai ainsi travaillé un numéro de trapèze et un autre avec tissu.
Cela faisait 5 ans que je ne m’étais pas produit ici ! J’ai été sollicité à plusieurs reprises par l’association Événement cirque mais mon agenda ne m’avait pas permis de revenir. Daniel Rollant et Eric Mottet me suivent depuis le début. Je les connais depuis 15 ans. Alors oui, c’était une grande fierté de venir faire une dizaine de spectacles. Et en plus, j’ai pu profiter de ma famille. Ces moments-là sont devenus rares !
C’est trois heures de musculation et d’étirement par jour. Quand on enchaîne 2 ou 3 représentations dans la journée – je suis allé jusqu’à 6 ! – il faut avoir une très bonne condition physique. Côté alimentation, il faut aussi se surveiller. J’ai un rythme de sportif de haut niveau. Le rythme de travail est très intense. En 2009, je me suis accordé 10 jours de vacances. Cela n’était pas arrivé depuis 2005 !
Il y a quelques années, le milieu du cirque était constitué de grandes familles. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il existe beaucoup plus d’écoles de cirque. Quelqu’un qui n’est pas né dans ce milieu aura plus de facilité aujourd’hui. Mais pour en faire son métier, il faut être passionné et avoir la fibre artistique. Il faut aussi aimer être sur la route et vivre en caravane ou à l’hôtel.
Quand je suis rentré à l’école du cirque, je voulais en faire mon métier, mais jamais je ne pensais arriver à ce niveau-là ! Je me suis produit dans une quinzaine de pays, principalement en Europe. J’enchaîne les spectacles. Pour l’instant, je ne me suis blessé qu’à une seule reprise. Et j’espère bien cont nuer comme cela encore 10 ans…